Les employeurs ont avantage à être plus transparents sur les salaires des cadres

La question des salaires est un tabou très répandu dans le monde de l’entreprise – aux États-Unis, notamment. Peu d’employés partagent leur fiche de paie avec leurs collègues et bien souvent les employeurs ne communiquent pas d’eux-mêmes sur le sujet. “La crainte la plus fréquente est que si les travailleurs savaient ce que gagnent leurs collègues, cela pourrait créer des tensions et nuire aux performances” de l’entreprise, rappelle The Wall Street Journal.

Pourtant, selon plusieurs études, une plus grande transparence pourrait avoir l’effet inverse. “Plus de transparence sur les salaires incite les employés à travailler plus dur, du moment qu’ils estiment que le système de rémunération est équitable”, résume le journal.

La transparence des rémunérations a fait son apparition dans les universités publiques américaines il y a plusieurs années. Une expérience qui permet de tirer un premier bilan de ces politiques. Une étude menée dans les milieux universitaires de huit États américains a montré que, dans les services les plus transparents, les chercheurs qui s’étaient rendu compte qu’ils se positionnaient dans la partie haute de la grille salariale voyaient leur productivité (en l’occurrence, la rédaction d’articles scientifiques) augmenter de 7 %.

Un vaste mouvement en faveur de la transparence

Selon Tomasz Obloj, professeur à la Kelley School of Business de l’Université d’Indiana, ce résultat “contre-intuitif” peut s’expliquer par le fait que les personnes concernées se sentent obligées de “prouver” qu’elles méritent cette rémunération élevée.

Le chercheur estime également que, d’une manière générale, “la divulgation des salaires dans le monde universitaire n’a pas entraîné de baisse de la productivité”. Avec cependant une exception : lorsque de grandes inégalités sont constatées au sein d’un service.

Si les employés sont, de manière générale, favorables à cette transparence, ils y posent des limites. Une autre enquête menée dans une grande banque asiatique montre que lorsqu’on demande aux salariés s’ils souhaitent que leur nom et leur salaire soient publiés en ligne, près des trois quarts d’entre eux refusent.

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