"Emmerder les non-vaccinés" : est-il possible de choquer pour convaincre?

"Emmerder" les non-vaccinés : la phrase fait les gros titres et alimente toutes les discussions depuis quelques jours. Nous ne nous lancerons pas dans un débat politique ni sémantique, ce que d'autres se chargent de faire très bien par ailleurs. En revanche, cette phrase semble apporter confirmation de la pertinence des modèles issus des sciences sociales et humaines et incite à s'y reporter.

The Conversation
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Les recherches sur la résistance à la persuasion démontrent que les attaques frontales viennent en réalité renforcer les attitudes initiales au lieu de les modifier, aussi bien auprès des "anti" qui y verront une raison supplémentaire de résister face à une tentative de réduire leur liberté (aussi connue sous le terme de réactance), que les "pros" qui trouveront là une confirmation réconfortante de leurs propres convictions ; au final, les anti et les pro campent sur leurs positions, voire les accentuent.

Choquer pour convaincre?

Il était donc certainement moins question de vaccin que de reprise de parole pour l'exécutif. Nous proposons ici une interprétation supplémentaire. On peut considérer que la vaccination est encore aujourd'hui considérée comme un comportement à risque, comme pour toute innovation, qu'elle soit technologique ou sociale. Une étude, parue dans le Lancet en 2020 et réalisée dans 149 pays de 2015 à 2019, nous indique qu'au-delà de l'accessibilité, les obstacles à la vaccination sont avant tout d'ordre social et/ou psychologique, en mettant en avant le manque de confia...


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