Emmanuel Macron en visite surprise en Nouvelle-Calédonie ? Il y a 40 ans, François Mitterrand surprenait encore plus
POLITIQUE - Remplacez « dès ce soir » par « demain jeudi » et nous voilà revenus en 1985 en pleine crise calédonienne. À la surprise générale, Emmanuel Macron a fait savoir ce mardi 21 mai qu’il se décollerait le soir même pour la Nouvelle-Calédonie. Il y a 40 ans, son prédécesseur socialiste François Mitterrand surprenait davantage encore.
Emmanuel Macron en Nouvelle-Calédonie : ce que l’on sait de sa visite sur l’archipel en pleine crise
Le 16 janvier 1985, la Nouvelle-Calédonie est en proie à d’intenses violences depuis plusieurs mois. Tout s’est enflammé depuis que le Front de Libération nationale kanake socialiste (FLNKS) a décidé de boycotter les élections territoriales du 18 novembre 1984 dans l’archipel. Le 12 janvier 1985, l’état d’urgence est décrété. Le débat prend une ampleur nationale et François Mitterand est mis sous pression.
Visite surprise et éclair
En pleine interview télévisée, devant des journalistes ahuris, il annonce au pied levé sa visite dans l’archipel du Pacifique. Christine Ockrent l’interroge : « Est-ce que vous iriez jusqu’à aller en Nouvelle-Calédonie ? »
« Mais oui, Madame » lui répond le chef d’État sans hésitation. « Peut-on savoir quand ? » embraye-t-elle. « Demain » répond-il, avec le même aplomb. Sidérés, les journalistes veulent s’assurer d’avoir bien compris : « Demain jeudi ? » « Demain jeudi », confirme l’intéressé, comme vous pouvez le voir dans l’extrait ci-dessous :
16 janvier 1985 : contexte très tendu à Nouméa. Annonce surprise de François Mitterrand… la veille de son départ.
-"Est-ce que vous iriez jusqu’à aller en Nouvelle-Calédonie ?"
- "Mais oui, Madame."
- "Peut-on savoir quand ?"
- "Demain."
- "Demain jeudi ?"
- "Demain jeudi." pic.twitter.com/E7MyEnfAwC— Léopold Audebert (@LeopoldAudebert) May 21, 2024
François Mitterrand, accompagné de son ministre de l’Intérieur Pierre Joxe, effectue ainsi le 19 janvier 1985, une visite express de douze heures en Nouvelle-Calédonie. Il rencontre les principaux acteurs politiques locaux et parle au sortir des échanges de « contact enrichissant pour mieux sentir toutes les réalités calédoniennes », insistant beaucoup sur la « nécessité » de maintenir un « dialogue ».
Des mots qui rappellent les éléments de langage de l’Élysée à la veille de la visite d’Emmanuel Macron quarante ans plus tard.
À voir également sur Le HuffPost :
Européennes : le RN largue l’AFD après la sortie de sa tête de liste Maximilian Krah sur les SS
Assurance Chômage : Liot veut faire capoter cette réforme chère à Attal et Macron, voici comment