Emmanuel Macron veut débattre avec Marine Le Pen mais pas avec Raphaël Glucksmann et s’en explique

POLITIQUE - Il est accusé de bafouer le pluralisme. En réitérant sa proposition de débat à Marine Le Pen, Emmanuel Macron s’est une nouvelle fois attiré les foudres de l’opposition de gauche et de droite. Troisième dans les sondages, Raphaël Glucksmann accuse le chef de l’État de « kidnapper l’élection » quand François-Xavier Bellamy dénonce « une immense supercherie ».

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Alors depuis l’Allemagne où il a entamé ce dimanche 26 mai une visite d’État de trois jours, le président de la République a tenté de se justifier. Pourquoi débattre avec la leader de l’extrême droite et pas avec d’autres ? Justement parce que c’est l’extrême droite, a répondu en substance Emmanuel Macron à une journaliste qui lui demandait si sa position n’était pas une atteinte au pluralisme.

Comme vous pouvez le voir dans la vidéo en tête d’article, il a indiqué que c’est parce qu’il n’est pas candidat aux européennes qu’il ne « cherche pas à débattre dans le pluralisme avec tous les candidats ». Il a donné cette mission à Valérie Hayer, tête de liste de son camp. Mais il a donc invité à ne « pas faire de confusion » et ne « pas mettre tout le monde sur le même pied ».

« Ma responsabilité de démasquer les idées du RN »

« Contrairement à beaucoup d’autres, je ne m’habitue pas à considérer que le RN serait un parti comme les autres. (...) C’est la différence que je fais avec tous les autres candidats du champ républicain. C’est le travail des têtes de liste de débattre avec eux », a-t-il dit. « Quand le parti en tête des sondages est un parti qui, par ses idées menace l’Europe, je considère que c’est ma responsabilité de président de la République, de défenseur de l’Europe, de lever ses ambiguïtés et de démasquer les idées du Rassemblement National », a-t-il poursuivi.

Et de dire que si Marine Le Pen et Jordan Bardella avaient été au pouvoir depuis cinq ans, « il n’y aurait pas eu de vaccin européen contre le Covid, pas de réaction face à la guerre en Ukraine ou un soutien à la Russie, pas de plan de relance ». Mais Emmanuel Macron n’aura probablement pas l’opportunité de le dire en face à celle qu’il a déjà affrontée en 2017 et en 2022. Il a refusé les conditions qu’elle a posées pour accepter sa proposition.

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