Emmanuel Macron dans “The Economist” : sur l’Ukraine, “comme je l’ai dit, je n’exclus rien”

“Emmanuel Macron est plus lucide sur les dangers auxquels l’Europe est confrontée que les dirigeants de bien d’autres grands pays.” C’est le constat fait par The Economist, qui consacre la une de son édition du 4 mai 2024 au président français et à son avertissement à ses partenaires continentaux : “L’Europe peut mourir.”

L’hebdomadaire britannique publie une interview du président réalisée à l’Élysée quelques jours après son grand discours sur l’avenir de l’Europe, prononcé le 25 avril à la Sorbonne, “un marathon de deux heures que n’aurait pas renié Fidel Castro, qui évoquait des sujets aussi vastes que l’anéantissement nucléaire et une alliance des bibliothèques européennes”.

Dans l’interview donnée à The Economist, Emmanuel Macron revient sur le “triple risque existentiel” auquel est confrontée l’Europe : “un risque militaire et de sécurité ; un risque économique et pour notre prospérité ; un risque existentiel, d’incohérence interne et de perturbation du fonctionnement de nos démocraties”.

Trois risques “qui se sont accélérés ces dernières années”, notamment avec le déclenchement de la guerre en Ukraine par Vladimir Poutine. “Maintenez-vous vos propos concernant un envoi éventuel des troupes au sol ?” a demandé The Economist à Emmanuel Macron. “Tout à fait. Comme je l’ai dit, je n’exclus rien, parce que nous avons face à nous quelqu’un qui n’exclut rien. Nous avons sans doute été trop hésitants en formulant les limites de notre action à quelqu’un qui n’en a plus et qui est l’agresseur.”

Si les Russes devaient percer les lignes de front”

Plus loin dans l’interview, le locataire de l’Élysée développe ses arguments sur le sujet. “La France est un pays qui a mené des interventions, y compris dans l’époque récente, explique-t-il. Nous avons déployé plusieurs milliers d’hommes au Sahel pour lutter contre un terrorisme qui pouvait nous menacer. Nous l’avons fait à la demande d’États souverains. Si les Russes devaient aller percer les lignes de front, s’il y avait une demande ukrainienne – ce qui n’est pas le cas aujourd’hui –, on devrait légitimement se poser la question. Et donc je pense que l’écarter a priori, c’est ne pas tirer les enseignements des deux dernières années.”

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