Emmanuel Macron et la tentation du remaniement

Gabriel Attal et Emmanuel Macron, lors des cérémonies de commémoration du 8 mai.    - Credit:Eric TSCHAEN-pool/SIPA / SIPA / Eric TSCHAEN-pool/SIPA
Gabriel Attal et Emmanuel Macron, lors des cérémonies de commémoration du 8 mai. - Credit:Eric TSCHAEN-pool/SIPA / SIPA / Eric TSCHAEN-pool/SIPA

Début avril, hôtel de Matignon. Un habitué des palais de la République, roué politique, a rendez-vous avec Gabriel Attal pour un dîner en tête-à-tête. Il apprécie ce jeune Premier ministre énergique et talentueux. Il veut l'aider.

À deux mois du scrutin, il met alors en garde le chef du gouvernement : « Tu dois assurer tes arrières. Tu dois préparer et anticiper ta soirée du 9 juin pour ne pas subir. Le président, qui plus est, n'est pas toujours content de toi… Tu n'échapperas pas au fardeau de la défaite. » Le triomphe de Jordan Bardella ce 9 juin risque en effet de rebattre les cartes.

À LIRE AUSSI Gabriel Attal, le sauveur des européennes ? Sous son air jovial et son assurance à toute épreuve, Gabriel Attal, d'apparence imperturbable, dissimule en réalité une grande inquiétude. Nommé début janvier, le trentenaire n'a pas encore passé le cap des six mois rue de Varenne et voit arriver le mur de la débâcle dans les urnes avec nervosité. On le serait à moins. Il imagine déjà les responsables de l'opposition se succéder sur les plateaux de télévision pour appeler à sa démission. « Ça va secouer », prédit un conseiller de l'exécutif. La chorégraphie classique en cas de désaveu électoral.

Poison du doute

L'ambitieux Attal ne se sentait pas vraiment menacé. Il a ouvert un certain nombre de chantiers depuis son arrivée et sa popularité, a mouillé la chemise pendant la campagne. Son étoile pâlit, mais sa cote de popularité se maintient tant bien que mal. Il était e [...] Lire la suite