Emmanuel Macron sacrifie le macronisme pour tenter de se sauver

La décision d'Emmanuel Macron de dissoudre l'Assemblée nationale, apparemment cynique, relève en réalité d’un calcul politique implacable...  - Credit:LUDOVIC MARIN / POOL / MAXPPP / EPA/MAXPPP
La décision d'Emmanuel Macron de dissoudre l'Assemblée nationale, apparemment cynique, relève en réalité d’un calcul politique implacable... - Credit:LUDOVIC MARIN / POOL / MAXPPP / EPA/MAXPPP

Le président de la République a tué le macronisme pour sauver Emmanuel Macron. En prononçant la dissolution de l'Assemblée nationale, et à supposer qu'il perde ces élections législatives, il a sacrifié ses ministres, ses députés et un nombre considérable de collaborateurs de la majorité. Tuer l'empire pour que vive l'empereur ? L'idée n'est pas neuve, mais la réhabiliter ne manque pas d'audace. Quelle que soit l'issue du scrutin de la fin du mois de juin, Emmanuel Macron en sortira vainqueur. Cette décision apparemment cynique relève en réalité d'un calcul politique implacable qui, s'il ne permet pas d'empêcher le RN d'arriver à Matignon, entrave considérablement sa marche vers l'Élysée.

Depuis le début de son deuxième mandant, Emmanuel Macron ressemblait de plus en plus à Napoléon III. Il vient de franchir un pas de plus dans la comparaison en opérant, à sa façon et dans un cadre démocratique infiniment plus satisfaisant, son tournant libéral. Le Second Empire, qui commence par le coup d'État de 1852, était un régime, qu'on le veuille ou non, autoritaire. À partir des années 1860, et parce que la nécessité s'en fait sentir, Napoléon III opère une libéralisation méthodique mais constante du régime, jusqu'à devenir, d'après l'historien Éric Anceau, semi-parlementaire.

Législatives de 1869

Les chambres récupèrent leur droit d'adresse ; les droits sociaux prospèrent ; la décentralisation commence et la toute-puissance de l'Église diminue ; les oppositions retrou [...] Lire la suite