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Comment Emmanuel Macron justifie ce nouveau confinement

Emmanuel Macron lors de son allocution télévisée. - Ludovic MARIN
Emmanuel Macron lors de son allocution télévisée. - Ludovic MARIN

Ces derniers mois, Emmanuel Macron s'était refusé à envisager un nouveau confinement, estimant qu'il fallait "tout faire" pour éviter d'avoir à nouveau recours à cette mesure extrême. Mais lors de son allocution mercredi, le chef de l'État a dit vouloir "donner un coup de frein brutal" à l'épidémie de Covid-19.

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Après avoir écarté les stratégies qui n'étaient plus envisageables (à savoir l'immunité collective ou encore le confinement des personnes âgées), il a estimé que les Français n'avaient plus d'autre choix que de rester "au maximum rester chez eux" pour un mois minimum, pour tenter de faire face à "l'accélération soudaine" de cette épidémie qui "submerge" toute l'Europe.

Le refus de la stratégie suédoise

Sur un ton grave, le chef de l'État a estimé que "dans ce contexte, (sa) responsabilité" était "de protéger tous les Français", en protégeant à la fois "les plus âgées" et les "plus jeunes". Le coronavirus touche "sur des formes graves toutes les générations", a-t-il déclaré. Aussi, le rôle du chef d'État est de "protéger les plus modestes" et les soignants, "nous leur devons de prendre toutes les protections".

Par ailleurs, Emmanuel Macron a prévenu que la deuxième vague de l'épidémie de Covid-19 serait "sans doute plus dure et meurtrière que la première" qui avait fait plus de 30.000 morts au printemps. Le président a de nouveau balayé d'un revers de manche la stratégie suédoise, selon laquelle il faudrait rechercher l'immunité collective. "Jamais la France n'adoptera cette stratégie" qui signifierait "le tri entre les patients", a encore ajouté le chef de l'Etat au cours de son allocution.

"Le virus circule à une vitesse que même les prévisions les plus pessimistes n'avaient pas anticipées. Le nombre de contaminations a doublé en moins de deux semaines. À la différence de la première vague, l'ensemble des régions se trouvent aujourd'hui au seuil d'alerte", a-t-il déclaré. Et d'ajouter: "Nous savons que quoi que nous fassions, près de 9000 patients seront en réanimation à la mi-novembre".

"Tester, alerter, protéger", pas assez efficace

Si rien n'est fait, "au moins 400.000 morts supplémentaires" seront à déplorer "d'ici quelques mois" en France, a prévenu Emmanuel Macron. Or "pour nous, rien n'est plus intangible que la vie humaine", a ainsi affirmé le chef de l'État lors de son allocution télévisée, enregistrée depuis l'Élysée.

"Jamais la France n'adoptera cette stratégie" qui signifierait "le tri entre les patients", a-t-il poursuivi.

Emmanuel Macron a enfin jugé que "les efforts consentis" avaient été utiles" qu'"ils ne suffisaient plus". Pour lui, le système "tester, alerter, protéger" mis en place jusque là pour enrayer l'épidémie n'est plus suffisamment efficace.

"Le pari de tout miser sur la stratégie de tester, alerter, protéger" est efficace "avec quelques milliers de cas par jour, nous avons aujourd'hui entre 40 et 50.000 contaminations", a déploré le chef de l'Etat, expliquant ensuite que la stratégie de tests de dépistage et de traçage des contacts serait redéployée "une fois le pic épidémique passé". "Ces outils doivent nous permettre de tenir jusqu'au vaccin", attendu "à l'été, nous disent les scientifiques".

Article original publié sur BFMTV.com