Emmanuel Macron a fait son discours de politique générale à la place de Gabriel Attal, pour ces oppositions
POLITIQUE - Quel « os à ronger » pour « le jeune Gabriel », pour reprendre les mots (dans un autre contexte) de son prédécesseur Jean Castex ? Ce mercredi 17 janvier, au lendemain de la conférence de presse du président de la République pour donner « le cap » de la suite du quinquennat, les oppositions s’interrogent : que reste-t-il à dire à son Premier ministre pour son discours de politique générale le 30 janvier ?
En conférence de presse, Emmanuel Macron a fait moins d’annonces que de clins d’œil à la droite
« J’ai eu le sentiment d’un président de la République qui était un Premier ministre qui faisait une déclaration de politique générale », a immédiatement réagi le président du Rassemblement national Jordan Bardella sur France 2, comme vous pouvez le voir dans la vidéo en tête de cet article.
Une analyse partagée par d’autres, à l’opposé de l’échiquier politique. Emmanuel Macron « a éludé tous les sujets qui intéressent les Français », cingle par exemple la cheffe des Écologistes Marine Tondelier. « À la place, un discours de politique générale lunaire et paternaliste. Flippant, vraiment », juge-t-elle. Sur la même ligne, le député LFI Éric Coquerel estime qu’« Emmanuel Macron a prononcé la déclaration de politique générale de son gouvernement 2 », tout comme le secrétaire national du PCF Fabien Roussel.
Le discours de politique générale vient d’être prononcé.
Les factures d’électricité vont augmenter,
Les prix des médicaments vont augmenter.
Mais les salaires, eux, ne vont pas augmenter !
La messe est dite.#macron20h— Fabien Roussel (@Fabien_Roussel) January 16, 2024
L’exécutif, par la voix de sa porte-parole Prisca Thevenot, balaye la critique et évoque la complémentarité des prises de parole. « Il ne s’agit pas d’opposer les prises de parole, il ne s’agit pas d’opposer les mots. Nous faisons partie de la même équipe » a-t-elle assuré sur Franceinfo ce mercredi 17 janvier.
La déclaration de politique générale d’Attal annoncée le 30 janvier
Devant ses ministres, dont le Premier d’entre eux Gabriel Attal, Emmanuel Macron a en effet glissé des annonces dans son propos liminaire. Notamment sur l’éducation, avec l’obligation des cours de théâtre et d’histoire de l’art au collège ou encore l’expérimentation de la tenue unique – déjà évoquée par Attal quand il était rue de Grenelle et alors même que le chef du gouvernement avait dit vouloir « emmener avec lui l’école » à Matignon.
Outre le volet éducatif, Emmanuel Macron a aussi fait des annonces sécuritaires – contre le trafic de drogue – et démographique. Avec une formule sur le « réarmement démographique » qui a fait tiquer, le président de la République a vendu le lancement d’un « grand plan » contre l’infertilité, qui était déjà attendu et prévu par la loi bioéthique de 2021. Sans oublier le volet « pouvoir d’achat », où le président de la République a demandé à son gouvernement des mesures permettant de « mieux gagner sa vie par le travail ».
La nomination de Gabriel Attal était déjà fustigée par les oppositions comme étant purement symbolique – « Emmanuel Macron se succède donc à lui-même », réagissait par exemple le Premier secrétaire du PS Olivier Faure le 9 janvier. Par la suite, c’est le choix du directeur de cabinet de Matignon qui a été vu comme une preuve de la mainmise de l’Élysée sur la rue de Varenne. Après cette conférence de presse, Gabriel Attal aura fort à faire pour s’affirmer devant les députés le 30 janvier.
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