Emmanuel Macron et l'immigration: « Le diagnostic de Macron n’est pas pertinent »

Patrick Stefanini, ancien secrétaire général du ministère de l'Immigration, de l'Intégration, de l'Identité nationale et du Dévelopement solidaire sous Nicolas Sarkozy, à la Maison de la Chimie, à Paris, le 9 février 2022.  - Credit:Ludovic Marin/AFP
Patrick Stefanini, ancien secrétaire général du ministère de l'Immigration, de l'Intégration, de l'Identité nationale et du Dévelopement solidaire sous Nicolas Sarkozy, à la Maison de la Chimie, à Paris, le 9 février 2022. - Credit:Ludovic Marin/AFP

Son livre Immigration. Ces réalités qu'on nous cache (éd. Robert Laffont, 2020) pointait du doigt les incohérences de la politique de la France dans le contrôle de ses frontières et la maîtrise de son immigration. L'ancien secrétaire général du ministère de l'Immigration, de l'Intégration, de l'Identité nationale et du Développement solidaire sous Nicolas Sarkozy, Patrick Stefanini, passe au crible les constats et les propositions d'Emmanuel Macron sur l'immigration livrés dans son grand entretien accordé en cette rentrée au Point. S'il reconnaît que l'objectif du chef de l'État de « réduire significativement l'immigration », illégale comme légale, est « ambitieux », l'ancien haut fonctionnaire s'étonne de « l'absence de toute feuille de route » pour y parvenir. Non sans y déceler un défi lancé au ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, autant qu'un piège tendu à sa propre formation politique, Les Républicains.

Le Point. Dans son interview au Point, Emmanuel Macron s'engage à « réduire significativement l'immigration, à commencer par l'immigration illégale ». Comment jugez-vous cet objectif du chef de l'État, est-ce un tournant ?

Patrick Stefanini. Je suis frappé que le président de la République fixe, il me semble pour la première fois, cet objectif ambitieux en assurant que la « situation n'est pas tenable ». Son ancien Premier ministre, Édouard Philippe, disait en son temps qu'il fallait « reprendre le contrôle de l'immigration ». Là, l'expression est p [...] Lire la suite