Emmanuel Macron défend l’école privée, et le choix de la ministre de l’Éducation Amélie Oudéa-Castéra

POLITIQUE - Lors de sa conférence de presse à l’Élysée ce mardi 16 janvier, Emmanuel Macron a inévitablement été interrogé sur la polémique autour des propos de la nouvelle ministre de l’Éducation nationale. Le chef de l’État a ainsi récusé tout « conflit » entre école privée et école publique, alors qu’Amélie Oudéa-Castéra a mis ses enfants à l’école privée en dénonçant des « paquets d’heures pas sérieusement remplacées » dans le public.

L’école Stanislas épinglée par un « rapport caché » dévoilé par Mediapart

« Moi, je suis un enfant des deux écoles, comme disent les grands auteurs. J’ai été à la laïque et à l’école privée sous contrat, j’y ai vu des professeurs engagés à qui je dois beaucoup. Donc, je pense qu’il n’y a pas de conflit entre les deux écoles à avoir », a déclaré le président de la République (à écouter dans la vidéo en tête d’article).

Une référence à Sardou

Cette déclaration a peut-être fait tiquer certains auditeurs, qui auront reconnu une référence à Michel Sardou, dont Emmanuel Macron est un grand amateur. Les Deux écoles est en effet le titre d’une chanson de l’artiste dans laquelle il défend la liberté de choix entre l’école publique et privée, font remarquer nos confrères du Figaro.

« J’ai eu l’instituteur qui dans les rois de France n’a vu que des tyrans aux règnes désastreux. Et celui qui faisait du vieil Anatole France un suppôt de Satan parce qu’il était sans Dieu », dit-il notamment dans cette chanson coécrite avec Pierre Delanoë en 1984.

Emmanuel Macron, 40 ans plus tard, argue-lui que « la République est forte de tous ces systèmes. Ce qu’il faut, c’est engager tout le monde dans les mêmes exigences » mais « on ne juge pas les gens sur leurs choix individuels ».

L’école privée Stanislas à Paris visée par un rapport accablant

Le président est ensuite monté au créneau pour défendre Amélie Oudéa-Castéra, qui « a eu un propos public qui a été maladroit » et qui « a eu raison de s’excuser ». « J’ai plutôt de l’indulgence parce qu’il m’est arrivé d’avoir des propos au tout début de mes responsabilités politiques qui avaient blessé, tout particulièrement des femmes », a fait valoir le chef de l’État. « Quand on blesse surtout sans s’en rendre compte, on a raison de s’excuser », a-t-il insisté, convaincu que « la ministre réussira à sa tâche avec les enseignants ».

Amélie Oudéa-Castéra a justifié son choix d’inscrire ses trois fils à l’école privée parisienne Stanislas en invoquant des « paquets d’heures pas sérieusement remplacées » à l’école publique, des explications qui ont suscité un tollé. Elle a aussi défendu l’éducation reçue par ses fils, estimant qu’ils étaient « bien formés » et « épanouis » à Stanislas.

Pourtant, un rapport publié ce mardi soir par Mediapart fait état de situations problématiques dans ce prestigieux établissement privé sous contrat situé dans le VIe arrondissement de la capitale, qui accueille quelque 3 500 élèves de la maternelle aux classes préparatoires.

Le rapport relève notamment « des dérives dans l’application du contrat d’association » avec l’État de l’établissement, où les cours d’enseignement de la religion catholique sont obligatoires, ce qui n’est « pas conforme » avec la loi.

Il révèle également des « dérives » lors de ces cours, dans lesquels des intervenants auraient tenu des propos homophobes, anti-avortement ou fait la promotion des thérapies de conversion, des catéchistes exprimant « des convictions personnelles qui outrepassent les positions de l’Église catholique, par exemple sur l’IVG » ou « susceptibles d’être qualifiées pénalement sur l’homosexualité ».

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