Emmanuel Macron a changé la couleur du drapeau français (et ce n'est pas anodin)

Emmanuel Macron lors de son discours du 11 novembre (illustration).  (Photo: via Associated Press)
Emmanuel Macron lors de son discours du 11 novembre (illustration). (Photo: via Associated Press)

POLITIQUE - Il y a ceux qui trouvent que cette histoire de drapeau modifié par Emmanuel Macron reflète le pouvoir (très) personnel du chef de l’État. À l’image de l’écologiste Julien Bayou, qui tance un “Président Jupiter qui décide de tout, tout seul, tout le temps”. Ou bien ceux qui, comme le député LR Julien Aubert, aurait préféré que le locataire de l’Élysée fasse le choix de l’assumer publiquement, au lieu de donner l’impression d’opérer en catimini.

Quoi qu’il en soit, c’est un fait. Le bleu du drapeau tricolore a été modifié il y a un an, à l’initiative du président de la République. Une information mentionnée dans le livre Élysée confidentiel, de Paul Larrouturou et Eliott Blondel (éd. Flammarion), puis sorti de la confidentialité par Europe 1 et franceinfo.

Derrière cette décision, un scénographe, Arnaud Jolens, ainsi que le conseiller mémoire du chef de l’État, Bruno Roger Petit. L’idée: abandonner le bleu choisi en son temps par Valéry Giscard d’Estaing, qui avait assorti la bande gauche de notre drapeau national au bleu du drapeau de l’Union européenne.

Ce qui revient, en réalité, à revenir à un bleu marine, au détriment d’un bleu sensiblement plus clair, ou autrement appelé “bleu cobalt”. Dans le livre de Paul Larrouturou et Eliott Blondel, la modification est perçue comme un retour au drapeau original, permettant de mettre l’accent sur “les valeurs de la République”, puisque c’est cette couleur qui avait été choisie par la Convention en 1794.

Or, le chef de l’État peut-il décider de modifier ainsi le drapeau national? Oui, répond l’historien Jean Garrigues, cité par franceinfo: ”ça fait partie d’un certain nombre de privilèges. En France, la présidence de la République est une sorte de monarchie républicaine”. Une nuance qui permet donc de faire passer discrètement un message politique, permettant de souligner que la “souveraineté européenne” souvent promue par Emmanuel Macron ne saurait s’affranchir des identités nationales.

Cette modification a d’ailleurs été actée le 13 juillet 2020... soit la veille de la fête nationale. Pour l’instant, cette modification (qui concerne surtout l’Élysée) n’a pas été imposée à tous les bâtiments officiels.

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Cet article a été initialement publié sur Le HuffPost et a été actualisé.

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