Emmanuel Macron à Bruxelles pour vanter le modèle français lors d’un sommet sur l’énergie nucléaire

Macron (ici en juillet 2022) en VRP du modèle français à Bruxelles pour un sommet sur l’énergie nucléaire
JEAN-PHILIPPE KSIAZEK / AFP Macron (ici en juillet 2022) en VRP du modèle français à Bruxelles pour un sommet sur l’énergie nucléaire

POLITIQUE - Atomes crochus ? Avant de participer au conseil européen, ce jeudi 21 mars, et d’échanger avec ses homologues sur la question du soutien à l’Ukraine, Emmanuel Macron prend part à Bruxelles au premier sommet organisé sur l’énergie nucléaire. Ce rendez-vous s’inscrit dans un retour en grâce récent de l’atome civil au sein de l’Union européenne, sous l’impulsion de plusieurs pays - dont la France ou la Suède - qui comptent sur cette énergie décarbonée pour atteindre leurs objectifs climatiques. Au total 50 pays seront représentés dans la capitale belge ce jeudi matin. Parmi eux, 25 chefs d’État ou de gouvernement.

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L’occasion pour Emmanuel Macron de continuer à s’afficher en pointe sur ce sujet aux multiples enjeux, comme il le fait depuis son discours de Belfort en 2022. « La France représente la première délégation européenne », et la deuxième à l’échelle internationale (après les États-Unis), fait valoir l’Élysée à la presse en marge des rencontres.

Aider à sortir du charbon

Signe de « l’importance stratégique » du sujet, le président de la République sera accompagné du ministre de l’Industrie et de l’énergie, Roland Lescure, mais également de plusieurs acteurs tricolores du secteur : EDF, le Commissariat à l’énergie atomique (CEA), des start-up liées au développement des AMR et SMR (ces petits réacteurs nucléaires modulaires), et plusieurs chercheurs.

Au-delà des « coopérations internationales » à nouer entre les différents participants au sommet, sur la formation, les projets, la production de nouveaux réacteurs innovants, l’enjeu pour Emmanuel Macron sera donc de vanter le modèle français. Ceci, à l’attention notamment des pays qui souhaitent sortir du charbon et son industrie très polluante, en Asie ou en Europe de l’Est.

L’Élysée évoque à la presse « l’ambition forte » du chef de l’État pour « concilier recherche d’économies stratégiques et de sécurité énergétique dans ces pays. » Une approche qui « ne peut que passer que par le renouvelable et une énergie stable. » Dans ce contexte, le président de la République entend bien mettre en avant les SMR, ces réacteurs miniaturisés qui lui sont chers, mais critiqués par certains spécialistes comme un nouveau fiasco anticipable après celui des EPR.

Question de financement

« Ce sont des instruments utiles et indispensables » pour « l’industrie qui a besoin de se décarboner mais aussi pour remplacer les vieilles centrales à charbon chez nos partenaires », assure malgré tout un conseiller élyséen à la presse, en lien avec le choix fait par le chef de l’État d’investir sur ces réacteurs nucléaires beaucoup plus petits que les centrales conventionnelles.

Plus globalement, le président de la République, qui affiche sa volonté depuis 2022 de faire du nucléaire un axe majeur de la politique énergétique française, entend profiter de ce sommet pour se mettre en pointe de la coalition qui demande aux institutions financières mondiales de soutenir le secteur. Et « pousser des démarches conjointes » en ce sens.

« Il est important que les banques de développement permettent une offre de financement du nucléaire à destination des états pour des programmes qui se chiffrent en dizaines de milliards d’euros », insiste l’Élysée, en expliquant que la France essaie de rallier « un nombre maximal de pays pour écrire aux banques multilatérales » et favoriser cette « renaissance du nucléaire. »

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