Emmanuel Macron à Arras après l’attaque mortelle au couteau : « Nous faisons bloc et nous tenons debout»

Le président de la République, accompagné de Gérald Darmanin et Gabriel Attal, s’est rendu au lycée Gambetta-Carnot d’Arras après l’attaque au couteau perpétrée par un jeune de 20 ans. Un enseignant a été tué et deux autres personnes blessées.

Emmanuel Macron, accompagné du ministre de l’Éducation national Gabriel Attal devant le lycée Gambetta d’Arras, vendredi 13 octobre après une attaque au couteau qui a fait un mort parmi les enseignants.

POLITIQUE - Emmanuel Macron s’est immédiatement rendu ce vendredi 13 octobre dans l’après-midi au lycée Léon Gambetta d’Arras, alors qu’un enseignant a été tué et deux personnes gravement blessées dans une attaque au couteau, dans un contexte de crainte d’importation en France du conflit entre Israël et le Hamas.

Le président français est entré dans l’établissement, accompagné par les ministres de l’Intérieur Gérald Darmanin et de l’Éducation Gabriel Attal. Il a salué et échangé avec les équipes de secours, des policiers, et des membres de l’équipe enseignante de l’établissement, selon l’AFP sur place. En ressortant peu après 15 h 30, il a marqué une pause devant le corps de l’enseignant qui se trouvait encore devant le lycée, recouvert d’une couverture. Des équipes de police scientifique travaillaient autour.

Le chef de l’État s’est ensuite rendu dans un bâtiment voisin où se trouvaient des élèves du lycée, avant de faire une déclaration publique. « J’ai souhaité me rendre dans cet établissement scolaire une fois encore frappé par la barbarie du terrorisme islamique », a déclaré Emmanuel Macron devant la presse.

« Nous faisons bloc et nous tenons debout », a-t-il ajouté, saluant la décision du proviseur du lycée d’Arras de rouvrir l’établissement « dès demain ». « Le choix est fait de ne pas céder à la terreur, de ne rien laisser nous diviser », a insisté le président qui ajoute : « restons uni et groupés ». Emmanuel Macron a évoqué une autre « tentative d’attentat dans une autre région » déjouée par l’intervention des forces de l’ordre, sans plus de précision.

Attal réunit les syndicats enseignants

L’émotion est d’autant plus forte dans la communauté éducative que cet acte rappelle l’assassinat de Samuel Paty, poignardé trois ans auparavant quasiment jour pour jour (le 16 octobre 2020) dans des circonstances similaires.

Dans ce contexte, le ministre de l’Éducation nationale, Gabriel Attal, a convoqué une réunion avec les organisations syndicales de l’éducation ce vendredi soir. « La gravité de la situation le nécessite », a salué Élisabeth Allain-Moreno, secrétaire générale du SE-Unsa.

La classe politique a fait part de son « émoi », et les travaux de l’Assemblée nationale ont été interrompus dans la matinée. Ils ont repris dans l’après-midi dans une atmosphère marquée la prise de parole émue de la députée Horizons et ex-enseignante Agnès Carel. « Mes chers collègues, certains peuvent être tentés de céder aux sirènes de la confusion et de l’immédiateté. Je vous enjoins, au contraire, à y résister et faire bloc », a-t-elle plaidé.

Au-delà d’une émotion partagée, le président des Républicains Éric Ciotti a réclamé l’instauration de l’état d’urgence, tandis que celui du RN Jordan Bardella réclamait la démission du ministre de l’Intérieur au nom « des failles dans toute la chaîne de responsabilités ».

La veille, dans sa première allocution officielle consacrée à l’attaque du Hamas en Israël, le président de la République Emmanuel Macron a appelé à « l’unité » et à ne pas ajouter « de fractures nationales aux fractures internationales ».

Le parquet national antiterroriste a ouvert une enquête pour assassinat en relation avec une entreprise terroriste. L’auteur de l’attaque, interpellé après les faits, est un jeune d’une vingtaine d’années, d’origine tchétchène fiché pour radicalisation. La veille de son passage à l’acte, il avait été contrôlé par la DGSI sans qu’aucune infraction ne puisse lui être reprochée.

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