Emma Rafowicz s’en prend aux "éléphants du PS" et s’attire une avalanche de critiques

Plusieurs anciens du PS ont vu dans la sortie d’Emma Rafowicz, présidente des Jeunes socialistes, une attaque contre les « vieux » socialistes.

Une attaque qui a manifestement touché sa cible. Les branches « jeunesse » des partis de la NUPES se sont réunies ce dimanche 25 juin à Alfortville en vue des élections européennes. L’occasion pour ces jeunes militants acquis à l’union de la gauche de faire pression sur leurs appareils respectifs pour partir sous une même bannière en 2024, ce qui est à ce stade fortement improbable.

À la tribune, Emma Rafowicz, présidente des Jeunes socialistes, en a profité pour s’en prendre à ceux qui, dans le sillage de Bernard Cazeneuve, occupent une bonne partie de leurs interventions médiatiques à flinguer la NUPES. « Ce qui n’est pas sérieux, c’est de laisser des éléphants responsables de notre chute décider de notre avenir. Restez dans vos salles sombres, dans vos chuchotements, nous ne voulons plus entendre. Vous nous avez fait perdre, laissez-nous gagner », a déclaré l’élue parisienne, en évoquant Créteil, où Bernard Cazeneuve a officialisé son retour en politique début juin.

Une chasse aux éléphants sur fond d’inventaire du hollandisme qui a immédiatement fait bondir les concernés, qui ont perçu dans cette sortie au bazooka un « manque de respect » à l’égard des anciens du PS. « Il faut des gens qui ont de l’expérience et un peu adulte, plutôt que d’avoir des jeunes qui n’ont pas beaucoup de respect. C’est un vrai problème dans la société et au sein de la gauche », a répliqué ce lundi 26 juin le maire du Mans Stéphane Le Foll, cinglant contre les « gestes adolescents » de la porte-parole du PS.

« Populiste et violente »

Sur Twitter, le maire socialiste de Rouen Nicolas Mayer-Rossignol (également anti-NUPES) a invité l’intéressée à revoir ses classiques. « Camarade Emma Rafowicz, au lieu d’insulter “les vieux” je t’invite à relire Brassens. Merci à tous les socialistes, “jeunes” et “vieux”, qui savent que le temps ne fait rien à l’affaire », a répondu le premier secrétaire délégué du PS, en conflit larvé avec Olivier Faure.

Pensionnaire régulier des plateaux de CNews, Julien Dray a également ciblé la jeune socialiste. « Qu’on attaque les gens non sur leurs idées mais sur l’âge... Un jour ou l’autre vous serez vieille chère présidente du MJS », a taclé l’ancien député de l’Essonne. « Il me semble que les dirigeants des Jeunes socialistes devraient animer les mouvements de jeunesse, écologistes, féministes, antifascistes, aller vers ceux des quartiers populaires, donner envie, au lieu de jouer les “jeunes gardes rouges” d’une révolution culturelle d’opérette,contre des fantômes d’éléphants », a commenté le sénateur socialiste, également anti-NUPES, David Assouline.

Patrick Mennucci a quant à lui promis de faire de cette déclaration qu’il juge « violente et populiste » un sujet du prochain bureau national.

Guedj à la rescousse

À noter que d’autres socialistes ont, au contraire, applaudi la sortie d’Emma Rafowicz. C’est notamment le cas du député Jérôme Guedj, entré au PS en 1993, soit trois ans avant la naissance de la cheffe des jeunes socialistes. « Pour changer la vie, on a évidemment besoin de toutes les générations. Les vieux que pointe à juste titre Emma Rafowicz, ce sont les défenseurs d’une vieille politique, de tous âges, qui n’ont pas compris que le monde change », a-t-il tweeté.

« Nous disons que les solutions du passé ne sont pas celles qui gouverneront l’avenir. Les vieilles solutions ne changeront pas l’Europe. À ceux qui n’aiment que polémiquer, écoutez l’entièreté du discours d’Emma Rafowicz. C’est un discours socialiste. Fièrement socialiste », a défendu Rémi Boussemart, secrétaire national à la coordination et aux idées des Jeunes socialistes.

D’autres personnalités de gauche, à l’image de l’eurodéputée insoumise Manon Aubry, ont aussi salué cette prise de position, tout comme sa collègue LFI au Parlement européen Leïla Chaibi.

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