Emma Rafowicz, présidente des Jeunes socialistes, accuse la « LFI sphère » d’attaques antisémites

Emma Rafowicz (ici en 2022) accuse la « LFI sphère » d’attaques antisémites et appelle les cadres à réagir.
JEAN-FRANCOIS MONIER / AFP Emma Rafowicz (ici en 2022) accuse la « LFI sphère » d’attaques antisémites et appelle les cadres à réagir.

POLITIQUE - « Je n’ai pas peur. » La présidente des Jeunes socialistes Emma Rafowicz se dit victime d’une vague d’injures en ligne, dont un certain nombre à caractère antisémite, venant selon elle « essentiellement de comptes proches des insoumis », LFI réfutant fermement tout lien avec ces attaques.

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« J’ai envie de dire que je n’ai pas peur, que ceux qui m’attaquent ne méritent pas de se dire de gauche, qu’ils sont mes adversaires », a déclaré vendredi 22 mars, dans un entretien à Libération, celle qui est aussi candidate aux européennes sur la liste PS-Place publique.

Elle a porté plainte contre X à Paris le 6 mars, notamment pour harcèlement en ligne, selon un document consulté par l’AFP, et dénonce des « menaces et insultes » reçues depuis plusieurs semaines sur les réseaux sociaux. Plusieurs messages étaient encore en ligne vendredi soir, certains faisant référence au fait qu’Emma Rafowicz est la nièce d’Olivier Rafowicz, le porte-parole de Tsahal.

« Je leur demande de prendre les mesures »

« Je dénonce le massacre à Gaza et la politique de (Benjamin) Netanyahu, je suis pour un cessez-le-feu immédiat et une solution à deux États. Mon oncle a fait ses choix de vie, j’ai fait les miens », a-t-elle répliqué dans Libération.

Dans son entretien, la socialiste affirme que « les attaques viennent essentiellement de comptes X (ex-Twitter, ndlr) ou TikTok proches des insoumis et sont relayées par une LFI-sphère qui ne cesse de répandre des fake news ». « J’aurais souhaité que La France insoumise, avec qui j’ai milité, condamne les propos de ses aficionados et exclue les membres antisémites de ses rangs », lance-t-elle encore, en demandant aux cadres de « prendre les mesures qui incombent à un parti de gauche républicain ».

En réponse, le coordinateur de La France insoumise Manuel Bompard, également cité par Libération, rétorque que « la France insoumise n’a rien à voir avec (ces) attaques antisémites ». Le mouvement de gauche radicale « combat au quotidien l’antisémitisme » et « apporte sa solidarité avec toutes les personnes qui en sont victimes », plaide-t-il, tout en « regrettant voir la responsable des Jeunes socialistes participer, par cette accusation honteuse et sans fondement, à la campagne de dénigrement contre La France insoumise menée par les soutiens inconditionnels au gouvernement d’extrême droite israélien. »

Rima Hassan apporte son soutien à Emma Rafowicz

Emma Rafowicz a reçu le soutien de nombreux responsables politiques, notamment d’Olivier Faure : « que ceux qui s’attaquent à Emma Rafowicz depuis des semaines sur les réseaux sociaux, prennent la peine de la lire et d’avoir honte de l’essentialiser comme femme et comme juive », a écrit le premier secrétaire du parti sur X.

Outre les ténors socialistes ou Léon Deffontaines, la tête de liste PCF aux européennes, la députée du groupe LFI Raquel Garrido a défendu « une camarade », et Rima Hassan, la juriste et militante franco-palestinienne, candidate aux européennes sur la liste insoumise, lui a « apporté son soutien ».

« Emma Rafowicz ne peut être tenue pour responsable de ce que dit ou fait son oncle pour le compte du régime israélien (...) le débat et la bataille politique ne peuvent donner lieu à un ciblage basé sur les origines, la confession ou la filiation », affirme-t-elle sur les réseaux sociaux, en ajoutant : « l’antisémitisme, le racisme, la haine de l’autre ne sont pas et ne seront jamais tolérés dans nos luttes ».

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