Emigration record des Espagnols depuis 2008

MADRID (Reuters) - Le taux d'émigration des Espagnols a atteint l'an dernier un record depuis l'année 2008 au moins, la plus ancienne pour des statistiques comparables, montrent les chiffres publiés jeudi par l'Institut national de la statistique. Près de 100.000 Espagnols ont quitté leur pays en 2015, 12,5% prenant le chemin de la Grande-Bretagne, 10% rejoignant la France, 9,6% l'Allemagne et 9,3% les Etats-Unis. Le taux de migration net s'établit à +47.000, 52.000 Espagnols ayant également choisi de se réinstaller dans leur pays. Au total, la population de l'Espagne a baissé l'an dernier de 11.142 habitants, soit 0,02%, pour atteindre 46,438 millions. Il s'agit de la quatrième année consécutive de baisse. Bien que cette diminution soit la plus faible en quatre ans, elle s'inscrit dans un mouvement de fond déclenché par la crise financière qui a plongé le pays dans la récession. Dans les quatre années au 1er janvier 2016, la population espagnole s'est réduite d'environ 380.000 habitants. Mais l'Espagne a aussi enregistré en 2015 sa première entrée nette de ressortissants étrangers depuis 2010, avec 38.217 arrivées qui compensent en grande partie l'émigration de ses propres ressortissants. Les principaux pays d'origine de ces arrivants sont l'Italie, le Venezuela, l'Ukraine et le Honduras. Hors migrations, et bien que vieillissante, la population espagnole a également légèrement augmenté l'an dernier grâce aux naturalisations (114.207 personnes). Plus d'un étranger naturalisé sur cinq venait du Maroc, l'Equateur, la Colombie, la Bolivie et la République dominicaine constituant les principaux autres pays concernés. (Dave Graham; Jean-Stéphane Brosse pour le service français)