Élise Lucet, Redouane Bougheraba, Francis Cabrel... Pourquoi des publicités avec ces stars inondent les réseaux sociaux ?

Depuis des semaines, les publications sponsorisées utilisant le nom de ces personnalités se multiplient sur les réseaux sociaux, détournant l'image de médias.

Le comédien et humoriste Redouane Bougheraba, voit son image utilisée de manière frauduleuse pour des sites de cryptomonnaies (Photo by JOEL SAGET / AFP)
Le comédien et humoriste Redouane Bougheraba, voit son image utilisée de manière frauduleuse pour des sites de cryptomonnaies (Photo by JOEL SAGET / AFP)

La liste des personnalités ciblées ne cesse de s'allonger. Après la journaliste Élise Lucet, début mars, c'est le chanteur Francis Cabrel, l'acteur Vincent Cassel, ou encore le comédien et humoriste Redouane Bougheraba qui sont ciblées.

Des publications annonçant "le secret" des stars

Tous voient leur image utilisée dans des publications sponsorisées sur les réseaux sociaux, avec des termes aguicheurs. "Une célébrité invitée a révélé le secret de la réussite financière à l'animateur de l'émission ! L'émission a dû être interrompue et il semble que ce soit la fin de sa carrière professionnelle...", annonce ainsi un tweet avec l'image de Redouane Bougheraba.

Un autre partage une fausse Une du journal le Monde affirmant que Francis Cabrel la prison après qu'il a révélé son secret à la télé en direct, avec un document bancaire à l'appui.

Des publications qui renvoient vers des sites frauduleux de cryptomonnaies

Également visé par ce genre de publications, la journaliste Élise Lucet, qui présente notamment Envoyé Spécial ou Cash Investigation, a mis en garde sur X, captures d'écran à l'appui, contre une arnaque, dénonçant "une campagne coordonnée de posts malveillants" dont certains "renvoient vers des sites frauduleux faisant notamment la promotion de sites de cryptomonnaies" dont la plateforme "Profit Rex" à l’origine de cette campagne. Une plainte a même été déposée par France 2 pour cyberharcèlement, montage frauduleux de photos, usurpation d’identité et par Le Monde.

Des dizaines de milliers de vues

En à peine deux jours, selon un décompte de BFMTV, l'ensemble des publicités ont été vues par 400 000 personnes au moins en France. Un chiffre qui a depuis grimpé.

La campagne utilisant l'image de l'humoriste et comédien Redouane Bougheraba a ainsi été vu plus de 250 000 fois, selon les données disponibles via les rapports de publicités disponibles sur X.

La multiplication de ce type de post devrait permettre de dépasser au moins le million d'internautes ciblés par ces posts.

La cible : les hommes de 35 à 54 ans

Comme on peut le constater sur les captures d'écran publiées sur le compte de la journaliste, ces messages émanent tous de comptes munis d'un badge bleu, option devenue payante pour augmenter la visibilité de son compte depuis le rachat de Twitter, devenu X, par Elon Musk.

Des comptes certifiés, qui ne comptent qu'une poignée d'abonnements et d'abonnés, et souvent crées depuis des années. Ces campagnes de publicité ciblent les hommes de 35 à 54 ans, et cumulent des dizaines de milliers de vues chacune selon les rapports de publicités disponibles sur X.

Une fausse Une du journal Le Monde

La plupart des sites vers lesquels ces comptes renvoient reprennent une fausse Une du journal Le Monde, rapportant la poursuite en justice de la personnalité visée par la Banque de France "pour ses propos en direct à la télévision", ou vers une fausse Une du journal Libération dans le cas de Redouane Bougheraba, à qui l'on prête également des poursuites de la Banque Centrale.

Si le procédé est mis en avant par Élise Lucet pour le dénoncer, il est loin d'être nouveau. Comme le relève un journaliste de France Info, une fausse vidéo de Laurent Delahousse, présentateur des JT du week-end sur France 2, a même été réalisée dans laquelle il évoquerait le scandale autour d'Élise Lucet.

Le même procédé en cours en Belgique avec un animateur de télévision

Élise Lucet, Francis Cabrel ou encore Vincent Cassel ne sont pas les premiers à voir leur son image détournée pour servir de publicité à des sites de cryptomonnaies. L'an dernier, c'est Yann Barthès, présentateur de Quotidien, qui était victime du même procédé. En Belgique, c'est l'animateur de télévision Stéphane Pauwels, également connu en France, qui est la cible, avec de fausses interviews, rapporte La Libre. Le procédé est le même.

Le lien présent dans le post renvoie vers "un faux site reprenant l’identité et le logo du journal Le Monde. On y trouve une longue interview entre Bertrand Chameroy, animateur, chroniqueur de télévision et journaliste français, et Stéphane Pauwels. Toute la fausse interview tourne autour d’une idée, convaincre le lecteur d’utiliser une certaine plateforme qui permettrait de s’enrichir grâce à des achats et reventes de cryptomonnaie", poursuit le journal belge.

Jean-Jacques Goldman déjà ciblé en 2020

En 2020, c'était le nom de Jean-Jacques Goldman qui était utilisé dans des tweets sponsorisés pour renvoyer vers un faux article du JDD expliquant que l'artiste aurait révélé au journal de Jean-PierPernaut l'existence d’une cryptomonnaie miraculeuse.

Même procédé il y a quelques mois avec une imitation du site du Monde rapportant une conversation entre Alessandra Sublet et Yann Barthès, qui aurait été coupée à la demande là encore de la Banque de France. Il s'agissait en réalité d'une publicité pour un site de cryptomonnaies, rapportait Conspiracy Watch.