Elise Ayrault. La fille du Premier

Elise Ayrault, à Paris en avril.

Cette scénariste et documentaliste télé éclaire l’image de son père, Premier ministre débarqué par Hollande, voici un an.

Mon père, ce Ayrault, voilà le titre du documentaire qu’Elise consacre à Jean-Marc. Cet intitulé est assez juste, qui dit beaucoup de l’adhésion rieuse et de la réhabilitation affective qui se jouent. La scénariste de 37 ans entrouvre la porte du domaine extrêmement réservé d’un Premier ministre PS, peu connu pour son goût de l’exhibition personnelle ou de la faribole people.

On entre à l’intérieur de la maison familiale en briques rouges d’un agréable quartier nantais. On surprend Jean-Marc Ayrault, en pull camionneur sur chemise blanche, qui discute au téléphone avec sa petite-fille. On l’aperçoitbinant ses plants de fraises ou lavant son camping-car. On le voit, redevenu simple député, tomber sur Valls, son successeur, dans les couloirs de l’Assemblée. On l’entend regretter de ne pas avoir viré Montebourg après Florange. Ou s’énerver contre Hollande au moment du redécoupage des régions. Le tout donne une image flatteuse d’un honnête homme, et fait office de plaidoyer pour la loyauté en politique.

Elise Ayrault a la blondeur assez nordique de son géniteur. Le menton carré lui vient aussi du professeur d’allemand. La stature plus haute qu’imaginée est toujours dans la continuité. Une de ses amies prévient : «Elle peut paraître assez froide à l’abord. Mais dès qu’on gagne sa confiance, elle se confie facilement. Et c’est comme si on ne pouvait plus l’arrêter.» C’est vrai qu’elle parle avec allant. L’amusant, c’est qu’elle continue à abréger «Premier ministre» en «PM». «Par discrétion», précise-t-elle, comme si papa était toujours en poste.

Elle porte des Nike, un jean et un sweat gris. Ce dernier affiche en toutes lettres un «Sale Gosse» qu’on peine à trouver raccord avec le soutien radical et la protection vitale qu’elle manifeste. Elle commence par tortiller un : «Je ne suis peut-être pas si sage que ça.» Et elle poursuit : «Il y avait aussi un (...)

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