Élections régionales : à qui profitent les attentats ?

La campagne a beau avoir été interrompue et, pour le PS, elle ne reprendra officiellement que le 28 novembre, mais la question de l’impact des attentats sur le vote aux élections régionales est sur toutes les lèvres.

Élections régionales : à qui profitent les attentats ?

Les premiers sondages post-attentats sont sortis et ils ne sont pas très surprenants. On s’attendait à ce que le FN engrange des voix, c’est le cas. En Provence-Alpes-Côte d’Azur, Marion Maréchal gagne trois points de plus par rapport à la précédente enquête, à 40% au premier tour selon un sondage Ipsos. Elle est largement devant les autres candidats. Et même chose en Ile-de-France, le FN récupère deux points de plus à égalité avec le PS, la droite restant, elle, en tête.

Autre information prévisible délivrée par les sondages : l’exécutif sort renforcé de cette épreuve dans l’opinion. La gestion des attentats par le gouvernement a été globalement très appréciée. Cela se voit notamment dans les côtes de popularité du Président et de son Premier ministre : +8 points pour François Hollande (33%) et +3 points pour Manuel Valls selon BVA (40%). Et idem pour Ifop : +7 points pour le Président (27%) et 3 pour le chef du gouvernement (39%). Cela se voit aussi dans le plébiscite des Français des mesures prises par ces derniers jours. 81% (Odoxa) approuvent l’intensification des frappes militaires contre Daech en Syrie, 91% (Ifop) sont pour la prolongation de l’état d’urgence, 92% l’assignation à résidence des personnes radicalisées et 94% le rétablissement des contrôles aux frontières. Rien d’anormal jusque là, de bons chiffres avaient été aussi constatés après les événements de janvier. Et très vite, dès le mois de mars, la popularité du Président avait de nouveau chuté. Quant aux mesures, elles sont certes largement ratifiées mais peut-être l’opinion aurait-elle aimé qu’elles soient prises avant ?

La question pour le PS est donc de transformer l’essai. Ces sondages positifs vont-ils se répercuter dans les urnes d’ici deux semaines ? Les socialistes ont choisi d’écourter leur campagne beaucoup plus longtemps que les autres partis dans un geste de solidarité au risque aussi de les rendre inaudibles en comparaison. Enfin, la participation sera la clé. Et ces élections tombent à point nommé car la réponse aux attentats est politique et citoyenne. N’oublions pas que le vote est aussi un acte de résistance. Ne nous trompons pas d’enjeu !

 

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