Election en Italie pour choisir un nouveau président

Les 1.009 grands électeurs italiens procédaient jeudi au premier tour de l'élection du nouveau président de la République, un scrutin qui a valeur de test pour l'autorité du président du Conseil Matteo Renzi et pourrait compliquer les réformes électorales et institutionnelles. /Photo prise le 29 janvier 2015/REUTERS/Alessandro Bianchi

ROME (Reuters) - Les 1.009 grands électeurs italiens procédaient jeudi au premier tour de l'élection du nouveau président de la République, un scrutin qui a valeur de test pour l'autorité du président du Conseil Matteo Renzi et pourrait compliquer les réformes électorales et institutionnelles. Renzi a proposé la candidature de Sergio Mattarella, un magistrat âgé de 74 ans qui siège à la Cour constitutionnelle. "J'ai pensé proposer une personnalité dont l'expérience politique et institutionnelle est la garantie qu'il guidera l'Italie avec autorité pendant sept ans", a-t-il dit. Son choix a été approuvé à l'unanimité des grands électeurs appartenant au Parti démocrate (PD), sa formation de centre-gauche, mais rejeté par Silvio Berlusconi, chef de file de l'opposition de droite. Les résultats du premier tour devraient être connus dans la soirée, aux alentours de 19h00 GMT. Si, comme c'est probable, Mattarella n'obtient pas la majorité qualifiée des deux tiers des grands électeurs, il faudra sans doute attendre un quatrième tour de scrutin, à partir duquel la règle de la majorité simple s'applique, pour que le successeur de Giorgio Napolitano soit connu. Agé de 89 ans, ce dernier a annoncé le 14 janvier qu'il n'irait pas au bout de son deuxième mandat. Dans ses voeux au pays le 31 décembre, il a expliqué que son âge rendait de plus en plus difficile l'exercice de ses fonctions. Même si ses fonctions sont principalement honorifiques, le président de la République italienne nomme le président du Conseil, peut dissoudre le Parlement et peut opposer son veto à certains textes de loi. Sur le papier, Renzi dispose des réserves parlementaires suffisantes pour faire élire son candidat à partir du quatrième tour, qui n'aura probablement pas lieu avant samedi. Mais en optant pour Mattarella, qui n'a jamais été proche de Berlusconi - il a démissionné en 1990 de son poste de ministre de l'Education pour protester contre un décret favorisant l'empire médiatique du Cavaliere -, il a pris le risque d'un affrontement politique susceptible de remettre en question les réformes électorales et constitutionnelles sur lesquelles il a besoin du soutien de la droite. (Steve Scherer, Giselda Vagnoni et Roberto Landucci,; Nicolas Delame et Henri-Pierre André pour le service français)