Ehpad publics : 15 maires bretons attaquent l'Etat

Les élus dénoncent un non-respect des droits fondamentaux de la personne, évoquant par exemple des "toilettes de résidents faites plus rapidement, des soins buccaux-dentaires reportés" ou "le fait qu'on soit passé de l'alimentation normale à du mouliné".

Quinze maires bretons ont saisi jeudi 16 mai 2024 la justice administrative pour dénoncer le non-respect par l'Etat des droits fondamentaux de la personne dans les Ehpad publics dont ils ont la responsabilité et qui souffrent d'un manque de moyens, a annoncé à l'AFP le maire de Plouha (Côtes-d'Armor), Xavier Compain.

"10 à 12 milliards d'euros par an pour remettre à flots les Ehpad"

Les dossiers ont été envoyés jeudi au tribunal administratif de Rennes et remis à la ministre déléguée chargée des personnes âgées Fadila Khattabi, lors d'une rencontre au ministère où se sont rendus plusieurs élus bretons, maires et présidents de conseils départementaux, a-t-il expliqué.

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Les demandes d'indemnités préalables pour tous ces dossiers s'élèvent à sept millions d'euros, selon le maire.

Les dossiers, divers selon les mairies (Plouha, Plouaret, La Roche-Jaudy...) et établissements, dénoncent un non-respect des droits fondamentaux de la personne, évoquant par exemple des "toilettes de résidents faites plus rapidement, des soins buccaux-dentaires reportés, le fait qu'on soit passé de l'alimentation normale à du mouliné, etc.", a détaillé M. Compain.

Les élus estiment à "10 à 12 milliards d'euros par an" l'enveloppe nécessaire pour "remettre à flots les Ehpad" au niveau national et "les maintenir en état de fonctionnement", selon M. Compain.

"Le défi dans ce rapport de force est d'avoir un mouvement d'ampleur national"

Ils demandent aussi un financement de la cinquième branche de la Sécurité sociale et une loi sur le grand âge pour avoir "une vision à long terme". Lors de la réunion, les élus ont estimé ne pas avoir reçu de réponses concrètes de la ministre, qui selon eux a indiqué que la création d'une nouvelle cotisation n'était pas exclue et qu'elle entendait se tourner vers le Cese (Conseil économique, social et environnemental) sur la faisabilité d'une loi sur le grand âge.

"Le défi po[...]

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