En Egypte, peines de prison confirmées pour plusieurs figures de la révolte de 2011

Ahmed Maher, manifestant et activiste égyptien, fondateur du mouvement du 6 avril lors de son procès, brandit un tshirt «supprimez la loi sur l'interdiction des manifestations», le 8 décembre 2013, au Caire.

Depuis novembre, une loi mise en place par l'armée prévoit une restriction du droit de manifester.

Une cour égyptienne a confirmé lundi les peines de trois ans de prison ferme infligées à trois figures de proue de la révolte de 2011 contre Hosni Moubarak pour avoir enfreint une récente loi controversée limitant le droit de manifester.

Les trois militants avaient été arrêtés pour avoir manifesté sans autorisation de la police, comme l’exige la loi adoptée par les autorités mises en place par l’armée lors de l’éviction en juillet du président islamiste Mohamed Morsi. Ahmed Maher, fondateur du mouvement du 6 Avril, Mohamed Adel et Ahmed Douma ont été condamnés pour avoir organisé une manifestation non autorisée et violente quelques jours après l’entrée en application de la loi en novembre.

Les inquiétudes d'un retour à l'autoritarisme

Ahmed Seif, avocat des trois militants, a annoncé qu’ils allaient se pourvoir en cassation, et qu’en cas d’échec, il saisirait la Cour africaine des droits de l’Homme et des peuples. «Rien n’indique que l’Etat est disposé à desserrer son étau», a-t-il déclaré après l’annonce de la décision.

En décembre, la condamnation en première instance de ces trois militants, membres d’une coalition ayant soutenu la destitution de Morsi, avait suscité l’inquiétude de voir l’Egypte renouer avec l’autoritarisme.

Le nouvel homme fort du pays, Abdel Fattah al-Sissi, et grand favori de l’élection présidentielle des 26 et 27 mai, a promis qu’il n’y aurait pas de «retour» à l’ère Moubarak. Mais les militants laïcs sont de plus en plus touchés par la répression de l’opposition, qui visait au départ les islamistes, dont plus de 1 400 ont été tués selon Amnesty International, et qui a envoyé quelque 15 000 personnes en prison.

Un autre militant de gauche en vue, Alaa Abdel Fattah, est lui aussi poursuivi, après des mois de détention préventive, pour avoir manifesté sans autorisation.



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