En Egypte, la fronde contre le Président s'étend aux journalistes

Des centaines de journalistes manifestent devant leur syndicat, où la police est venue arrêté deux de leurs confrères le 4 mai.

La contestation monte au sein de la société égyptienne, et même auprès des médias, peu critiques envers le régime jusqu'ici.

Ses marches et ses salles de conférences étaient considérées comme le dernier bastion de la liberté d’expression au Caire. Début mai, l’invasion par la police du bâtiment du Syndicat des journalistes pour arrêter deux rédacteurs d’un média d’opposition en ligne, Yanair.net, a choqué toute la profession. Réunie dans la foulée, une assemblée générale de plusieurs milliers de personnes est allée jusqu’à exiger la démission du ministre de l’Intérieur et des excuses de la part du président de la République. Un geste de défi inédit dans l’Egypte du maréchal Abdel Fattah al-Sissi. Longtemps traité en héros pour avoir renversé, en 2013, Mohamed Morsi, le président issu des Frères musulmans, le chef de l’Etat semble désormais perdre une partie de ses soutiens parmi les journalistes, les hommes d’affaires, les classes populaires et même les nationalistes purs et durs.

Devoir patriotique

Jeudi, une courte manifestation s’est tenue sur les marches du syndicat, aux cris de «le journalisme n’est pas du terrorisme». Des membres d’autres organisations professionnelles ont rejoint les médias. Notamment des médecins, qui avaient déjà mené une manifestation d’ampleur en février pour dénoncer l’agression de deux de leurs collègues par des policiers. Des avocats aussi, témoins privilégiés de la répression : «Mais il ne s’agit pas que de nous : les marches de ce syndicat étaient le seul lieu où de petites manifestations étaient encore tolérées», explique Wael Ahmed Rabie, un avocat égyptien de 39 ans.

Des pressions de la part des autorités ont déjà conduit les journalistes à repousser leur ultimatum sur la démission du ministre de l’Intérieur et les excuses de Sissi : ils pourraient désormais voter la grève de toute la profession si leurs revendications ne sont pas satisfaites avant mercredi. La menace n’est pas anodine. Dans les médias aussi bien gouvernementaux (...)

Lire la suite sur Liberation.fr

Yémen: rejet d’un gouvernement d’union proposé par les rebelles
Nigeria: une des «filles de Chibok» retrouvée dans une zone contrôlée par Boko Haram
L'acteur Wendell Pierce («The Wire»), soutien de Clinton, arrêté après une bagarre avec des pro-Sanders
Séisme de 6,8 en Equateur, un mois après un tremblement de terre dévastateur
Donald Trump réaffirme que sa fortune dépasse 10 milliards de dollars