Effondrement du pont de Baltimore : un mois et demi après l’accident, 21 marins toujours bloqués sur leur cargo

Sept semaines après avoir heurté le pont Francis Scott Key, à Baltimore, l’équipage du Dali est toujours enfermé sur son propre bateau.

INTERNATIONAL - Ils n’ont pas bougé depuis sept semaines. L’équipage du Dali, le porte-conteneurs qui avait heurté l’emblématique pont Francis Scott Key à Baltimore en mars dernier, est confiné sur son propre navire. Depuis l’incident, le cargo de presque 300 mètres est resté immobile, coincé sous les débris du pont effondré.

Ce lundi, les autorités américaines ont fait sauter à l’explosif une partie du pont, marquant le début des opérations pour dégager le navire et le voir rejoindre aussi vite que possible le port de Baltimore. Car à l’intérieur, 21 hommes attendent de pouvoir revivre.

Depuis l’accident, l’équipage composé de 20 Indiens et d’un ressortissant sri-lankais, n’a pas pu débarquer en raison des restrictions de visa, de l’absence de laissez-passer à terre et des enquêtes menées par le FBI et le National Transportation Safety Board (NTSB).

Selon les personnes qui ont pu prendre contact avec ces marins, les conditions de vie sont rudes à bord. Certes des repas et des colis leur sont apportés, mais le moral décline. Pendant les premières semaines de l’enquête, le FBI a confisqué leurs téléphones portables, les laissant pratiquement sans communication avec le monde extérieur.

Des cartes SIM et des téléphones portables temporaires sans data leur ont ensuite été remis. Mais « ils ne peuvent tout simplement pas contacter les personnes dont ils ont besoin, ni même regarder les photos de leurs enfants avant de s’endormir », rapporte auprès de la BBC Joshua Messick, directeur exécutif du Baltimore International Seafarers’ Center, une organisation à but non lucratif qui œuvre à la protection des droits des marins.

« Ils ne peuvent pas effectuer de transactions bancaires en ligne. Ils ne peuvent pas payer leurs factures à la maison. Ils n’ont pas leurs données ni les coordonnées de qui que ce soit, ils sont donc vraiment isolés en ce moment », poursuit-il.

Dans une déclaration le 11 mai, deux syndicats de marins ont réclamé que leurs téléphones leur soient « rapidement restitués », soulignant que la perte de communication avec les membres de la famille « entraîne des difficultés considérables pour les membres de l’équipage qui ont des enfants en bas âge à la maison »

Selon Darrel Wilson, porte-parole de Synergy Marine, la société de gestion du Dali basée à Singapour l’équipage « résiste bien ». « Tous leurs besoins sont satisfaits au mieux de nos capacités », a-t-il assuré à la BBC. Des cargaisons de repas indiens ont par exemple été livrées à bord pour soulager les cuisiniers. Des prêtres hindous leur ont également rendu visite.

Mais le temps dure, et personne ne sait pour l’heure quand le navire sera capable de parcourir les 3,7 km qui le séparent du port. Il faut pour cela le renflouer et dégager les débris du pont. Et tout ne sera pas terminé après cette étape : Darrel Wilson estime ainsi que les marins ne pourront poser le pied à terre qu’en petits groupes, avec de lourdes restrictions sur leurs mouvements.

« J’essaie de découvrir ce que l’équipe veut faire », a-t-il indiqué. « J’ai donc contacté un club de cricket local pour voir s’il pouvait organiser un match », a-t-il conclu. Un premier réconfort, loin d’être à la hauteur des demandes des syndicats.

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