Les effets du syndrome des ovaires polykystique sur la santé mentale sont plus graves qu’on ne le pensait
SANTÉ - Touchant entre 8 et 13 % des femmes selon l’OMS, le syndrome des ovaires polykystiques est connu pour être une cause d’infertilité et un facteur de surpoids ou de diabète.
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On parle moins souvent de ses conséquences sur la santé mentale : si des chercheurs avaient déjà mis en lumière le lien entre SOPK et dépression, une étude taïwanaise montre que les femmes touchées par cette maladie hormonale chronique font face à un risque plus élevé de tentative de suicide.
L’étude, publiée en février 2024 dans la revue Annals of Internal Medicine et reprise par The Guardian, a analysé les bases de données nationales taïwanaises entre 1997 et 2012. L’objectif : comparer les trajectoires de 18 960 femmes de 12 à 64 ans diagnostiquées d’un SOPK, et celles de femmes non touchées par la maladie mais ayant des modes de vie et des caractéristiques de santé physique et mentale similaires.
Un risque de tentative de suicide jusqu’à neuf fois plus élevé
Les résultats sont sans appel : chez les adolescentes, le risque de tentative de suicide est 5,38 fois plus élevé en cas de SOPK diagnostiqué. Ce taux monte à 9,15 fois pour les adultes de moins de 40 ans, et diminue à 3,75 fois pour les adultes plus âgées. Pour expliquer cette évolution au cours de la vie, les auteurs suggèrent que les conséquences du SOPK, entre autres sur la fertilité et l’apparence physique, peuvent être un facteur aggravant pour la santé mentale des adolescentes et jeunes adultes.
En conclusion de l’étude, les auteurs soulignent « l’importance d’une surveillance régulière de la santé mentale et du risque de suicide » des personnes touchées. Un champ d’étude important, mais encore très rare, comme l’a rappelé la chercheuse en psychologie et spécialiste du SOPK Sophie Williams, interrogée par The Guardian : « Le syndrome des ovaires polykystiques et un sujet sur lequel il y a très, très peu de recherche, et au sein de ce sujet, la santé mentale est encore moins étudiée », a-t-elle déploré.
En France, les associations de sensibilisation estiment qu’il faut en moyenne sept ans pour être diagnostiquée d’un syndrome des ovaires polykystiques.
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