EELV: après la primaire, Julien Bayou dénonce "l'attitude de mauvaise perdante" de Sandrine Rousseau

En marge d'un déplacement en Savoie aux côtés de Yannick Jadot, le secrétaire national d'Europe Ecologie-Les Verts a tancé les propos de Sandrine Rousseau, finaliste malheureuse de la primaire écologiste.

Certes, Yannick Jadot, néo-candidat des écologistes à la présidentielle, est ce jeudi en Savoie pour soutenir les salariés de l'usine Ferropem de fabrication de silicum de La Léchère, visés par un "plan de sauvegarde de l'emploi" et en quête de repreneur. Mais les multiples avertissements que lui a adressés sa rivale du second tour de la primaire, Sandrine Rousseau, depuis sa défaite mardi, l'ont poursuivi jusqu'aux quais de la gare de Chambéry. Des propos que le secrétaire national d'Europe Ecologie-Les Verts, Julien Bayou, lui aussi du déplacement savoyard, a peu goûté comme il l'a confié à la presse.

Mercredi sur RTL, Sandrine Rousseau a notamment brossé un tableau peu réjouissant de ses premières tractations avec Yannick Jadot quelques heures plus tôt: "C'était un dialogue, à ce stade, peu constructif".

"Logique de mauvaise perdante"

Julien Bayou l'a d'abord rappelée à ses obligations de participante à une primaire, candidats et électeurs confondus:

"Les 122.000 inscrits et inscrites se sont engagés à soutenir le projet et la personne qui gagnait. C'est Yannick Jadot, il n'y a pas de discussion à avoir mais un soutien inconditionnel. C'était l'engagement de Delphine Batho, d'Eric Piolle et de Sandrine Rousseau au soir de sa défaite. Et je regrette là son attitude très peu constructive".

Reprenant l'appréciation suggérée par une journaliste, il a fustigé une "attitude qui ressemble un peu, oui, à une logique de mauvaise perdante".

"Elle n'a qu'à demander sa place"

Sur les ondes de RTL, Sandrine Rousseau avait juré qu'il ne s'agissait pas d'une affaire d'égo mais d'idéologie. Tenante d'une écologie radicale, elle pense que la ligne réformiste de Yannick Jadot n'est pas de nature à unir sa famille politique sous une même bannière. "Je n'ai pas l'impression que Yannick Jadot ait perçu la dynamique. Je n'ai pas senti qu'il ait perçu l'importance de porter la radicalité comme transformation de notre société, de notre économie, de la structure du pouvoir", avait-elle déploré.

Mais pour Julien Bayou, c'est avant tout à Sandrine Rousseau de retrouver ses nouvelles marques dans la campagne qui s'annonce. Selon lui, elle pourrait même en infléchir le cours:

"Il revient à Yannick Jadot de proposer un dispositif pour organiser l'équipe. (...) Elle n'a qu'à demander sa place mais le problème, c'est qu'elle ne fait pas de contre-proposition. Yannick Jadot lui a proposé rien de moins que de présider le Conseil politique, c'est-à-dire débattre et définir les orientations de la campagne avec les autres candidats et candidates, les chefs de partis et ce qu'on appelle les grands élus".

Jadot rappelle "les conditions du succès"

Le principal intéressé a d'ailleurs confirmé qu'il avait commencé à imaginer les contours de la place ménagée à son ancienne adversaire. "J'ai fait des propositions à Sandrine", a ainsi promis Yannick Jadot. Il a de surcroît ajouté que les autres participants de la primaire n'avaient, quant à eux, pas trouvé à se plaindre: "Delphine Batho et Eric Piolle ont trouvé le dialogue très constructif."

"Quand on a fait cette primaire, on s'est engagé à trois choses. Jouer collectif, porter le projet écologiste, respecter la démocratie. Je ne m'affranchirai d'aucune de ces trois conditions car on sait que ce sont les conditions du succès", a encore prévenu le député européen.

Article original publié sur BFMTV.com

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