EDITO. Fusion nucléaire, une révolution pour l'humanité : le n° 913 de Sciences et Avenir - La Recherche chez vos marchands de journaux

"Futurs énergétiques", c'est l'éditorial du rédacteur en chef du mensuel Mathieu Nowak, extrait de Sciences et Avenir - La Recherche 913. Le magazine est disponible dans tous les points de vente habituels à partir du jeudi 15 décembre 2022, et également en version numérique.

Voilà soixante-dix ans que les physiciens attendaient ce jour, que les professeurs de physique l’annonçaient à leurs élèves : une expérience de fusion nucléaire a réussi pour la première fois à produire plus d’énergie qu’il n’a fallu en apporter pour l’amorcer. Le cap est éminemment symbolique, mais pas uniquement. Il survient alors que l’on enregistre un bouillonnement inédit autour des réacteurs à fusion nucléaire.

Un bouillonnement inédit autour des réacteurs à fusion nucléaire

En juin 2021, nous nous faisions déjà l’écho de "l’offensive des start-up" (S. et A. n° 892). Jusque-là, la reproduction des réactions à l’origine de l’énergie des étoiles pour générer de l’énergie sur Terre semblait une ambition d’une dimension telle qu’elle ne pouvait être portée que par des projets gigantesques à l’échelle supranationale. Les acteurs privés misent, eux, sur de nouveaux matériaux pour réaliser des réacteurs petits, mais qui pourraient entrer en service d’ici seulement quelques années. À l’époque, nous avions identifié deux start-up, elles sont aujourd’hui 33 !

Une "source inépuisable d’énergie"

Complémentaires plus que concurrentes des grands projets publics américain (NIF) et international (Iter), elles témoignent surtout du fait que des investisseurs commencent à entrevoir un avenir économique, donc concret, à cette filière qu’une plaisanterie de physicien annonce chaque année "pour dans trente ans". L’histoire semble s’accélérer et il était urgent d’enquêter pour démêler le vrai du faux des promesses de cette "source inépuisable d’énergie" comme la décrivait le pionnier de la fusion Arthur Eddington.

Mais la route est encore longue avant de la voir jaillir et en attendant, la quête d’indépendance énergétique pour se prémunir des aléas géopolitiques a fait revenir dans le débat public français la question du gaz de schiste, aujourd’hui impossible à exploiter en raison d’une loi de 2011 interdisant la fracturation hydraulique. C’est que son exploitation massive a permis[...]

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