EDITO. La France à +4°C, à découvrir dans le n°928 de Sciences et Avenir - La Recherche chez vos marchands de journaux

"L'urgence de s'adapter", c'est l'éditorial du rédacteur en chef du mensuel Mathieu Nowak, extrait de Sciences et Avenir - La Recherche n°928, notre numéro daté juin 2024. Le magazine est disponible dans tous les points de vente habituels à partir du jeudi 23 mai 2024, et également en version numérique.

La lutte contre le réchauffement climatique ne va pas assez vite. En France métropolitaine, la température moyenne est déjà supérieure de 1,7 °C à celle qui prévalait à l’ère préindustrielle. L’objectif est et doit rester d’arrêter le réchauffement, voire de l’inverser.

Arrêter de parler au futur des effets du réchauffement

Mais la France se réchauffe plus vite que la moyenne du globe et la perspective — désormais plausible — d’un monde à +3 °C en 2100 veut dire une France à +4 °C. Il ne s’agit pas de jouer à se faire peur. Plutôt de comprendre non seulement l’étendue des dangers si ce scénario se réalisait, mais aussi celle des adaptations qui seront nécessaires pour y faire face.

Il faut déjà commencer par arrêter de parler au futur des effets du réchauffement. Les agriculteurs sèment plus tôt le blé ou le tournesol, cultivent le maïs dans le nord de l’Hexagone et la vigne dans la Manche. Le moustique-tigre a colonisé l’ensemble de la France métropolitaine et la première épidémie de dengue est probablement imminente.

Maintenir un territoire vivable

Durant l’été, les TGV comme les trains régionaux sont parfois ralentis à cause de la dilatation des rails et des caténaires. Qu’en sera-t-il à +4 °C ? Concrètement, comment ferons-nous pour vivre, cultiver et se soigner ? C’est la grande enquête que nous avons menée ce mois-ci en partant aussi à la recherche d’initiatives qui nous aideront à nous adapter.

En Gironde, des villes envisagent de se déplacer pour fuir l’érosion côtière. À Lyon ou à Paris, de grands efforts de végétalisation sont déployés par les mairies. En Nouvelle-Aquitaine, les agriculteurs expérimentent des cultures semi-tropicales comme le sorgho. En Auvergne-Rhône-Alpes, on observe les bienfaits d’un coléoptère qui s’attaque à l’ambroisie pour restreindre les pollens, et par conséquent les allergies.

Réussir à conjuguer lutte contre le réchauffement et adaptation à celui-ci est la seule voie pour maintenir un territoire vivable. Sans plus attendre.

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