«Si les populations se battent, l’accaparement des terres s’arrêtera»

Francis Ngang à Tunis le 25 mars.

Chaque jour, un militant présent à Tunis raconte son combat. Aujourd'hui: Erika Campelo, coordinatrice du Forum mondial des médias libres. (5/7)

A l’occasion du Forum social mondial de Tunis, du 24 au 28 mars, où 70 000 participants de plus de 130 pays doivent se réunir pour proposer des alternatives à un monde dans l’impasse, Libération.fr se propose de prolonger le regard de militants. Chaque jour, et jusqu’à dimanche, retrouvez un témoignage, un combat, un espoir.

Aujourd’hui Francis Ngang, 49 ans, Ivoirien, secrétaire général d’Inades-Formation

«Une fièvre verte, une boulimie de terre qui prive nos paysans de l’accès à leur propre terre. Près de 75% de ces acquisitions se concentrent en Afrique. Notre objectif, avec Inades Formation, est de sortir du cadre purement national pour tenter de trouver des convergences de luttes et des alternatives concrêtes à opposer. Comme agro-économiste, je suis stupéfait par le phénomène d’acquisition massive des terres a pris, ces dernières années, une ampleur effrayante. "La terre appartient à une grande famille, dont beaucoup de membres sont morts, quelques-uns sont vivants et dont le plus grand nombre est encore à naître", disait le Nigérian Elias Olawale. C’est de moins en moins vrai. Et l’on prive les paysans de leur terre, de leur semence, de leur histoire.

« Je suis notamment venu au FSM de Tunis pour parler d’une étude, réalisée pendant près de quatre ans, avec d’autres comme la Coalition pour la protection du patrimoine génétique africain [Copagen] et l’action collective de l’Université de Montréal [Redtac]. On s’est penché sur plus de douze ans d’accaparement des terres dans neuf pays le Bénin, le Burkina Faso, la Côte-d’Ivoire, la Guinée, la Guinée-Bissau, le Mali, le Niger, le Sénégal et le Togo. A l’arrivée, 2 313 400 hectares de terre ont été acquis entre 2000 et 2012, soit 1,5% de la superficie totale des terres arables de ces pays, plus de 9% pour le seul Sénégal. Le truc, c’est qu’à ce rythme, a (...) Lire la suite sur Liberation.fr

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