Ecophyto : un nouveau thermomètre de mesure des pesticides pour faire baisser la fièvre des agriculteurs

Dans le cadre du plan Ecophyto 2030, le gouvernement présente un changement de l'instrument de mesure des usages en produits phytosanotaires. Le Nodu laisse la place au HRI1. Son calcul fait déjà apparaître une diminution d'environ 40% de l'usage des pesticides entre 2011 et 2024.

Le plan EcoPhyto avait pour objectif de réduire de 50 % l’usage des pesticides d’ici à 2030. La fronde des agriculteurs l’a mis sur pause : il a été suspendu le 1er février 2024 par le Premier ministre Gabriel.

Cette décision a suscité la colère et l'inquiétude des experts, a l’instar du chercheur au CNRS Mathieu Lihoreau qui évoque un “non-sens scientifique, un retour en arrière alarmant" dans un entretien publié le 14 février sur le site de Sciences et Avenir.

La réactivation d'Ecophyto

La réactivation du "plan Ecophyto 2030" devait être annoncée ce lundi 6 mai 2024. L'une de ces mesures phares est le remplacement de l'outil de mesure Nodu par un autre, HRI1, plus permissif.

Le Nodu est calculé en hectares. Il divise les quantités de substances actives vendues par leur dose de référence. Le HRI1, l'indicateur européen de risque harmonisé, est lui un indice obtenu en multipliant les volumes de substances actives vendues par des "coefficients" censés refléter la dangerosité des divers pesticides. Il ne tient pas compte des doses d'application.

"Changement de thermomètre"

L'Agence France-presse (AFP) relève que selon les schémas présentés dans la nouvelle stratégie Ecophyto, le calcul du HRI1 fait d'ores et déjà apparaître une diminution de près de 40% de l'usage des pesticides entre 2011 et 2024.

Les ONG critiquent cette bascule vers le HRI1, lequel indique selon Générations Futures une baisse "trompeuse" des pesticides : -32% entre 2011 et 2021 selon HRI1 alors que le Nodu faisait apparaître une hausse de 3% sur la même période. Un "changement de thermomètre" ne fait pas baisser la fièvre, s'alarme-t-on du côté des ONG. Sans doute pas celle de la pollution. Mais que la température redescende du côté des agriculteurs, c'est le calcul du gouvernement.

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