Jeunes écologistes et scientifiques proposent un modèle alternatif pour faire face au réchauffement climatique et aux inégalités sociales

Réunion de membres du collectif Internation et de la génération Thunberg au Club Suisse de la Presse, le 10 janvier 2020 à Genève. (DR/Victor Chaix)

Depuis plusieurs mois, des jeunes membres des mouvements Extinction Rebellion et Youth For Climate travaillent main dans la main avec des scientifiques et des chercheurs internationaux sur la synthèse d'une méthode pouvant apporter une réponse aux défis environnementaux du XXIe siècle. Présentée dans le livre Bifurquer, paru en juin, cette méthode propose une réinvention de la macroéconomie en partant des territoires.

Comment empêcher la catastrophe annoncée de l'Anthropocène ? Si l'état des lieux et les perspectives effrayantes de la situation environnementale globale sont désormais largement médiatisés, notamment en ce qui concerne le changement climatique et l'extinction de la biodiversité, la question des solutions reste bien souvent en suspens.

Largement relayée, la prise de parole de la jeune activiste Greta Thunberg devant les dirigeants de la planète au siège de l'Organisation des Nations Unies (ONU), en septembre 2019, est en revanche restée sans réponse, tout comme les interpellations précédentes des pays membres par le secrétaire général de l'ONU, António Guterres.

Théoriser un modèle alternatif, une nécessité

Considérant que cette inertie générale est essentiellement due à l'absence de modèle alternatif solidement théorisé, des dizaines de chercheurs, d'artistes et de citoyens issus de différents pays se sont réunis au sein du collectif Internation, fondé en septembre 2018 à Londres pour tenter de remédier à cet écueil. Ayant mesuré la nécessité d'impliquer les jeunes générations dans cette démarche, plusieurs membres de ce collectif ont également fondé avec des étudiants et lycéens membres des mouvements de la jeunesse pour l'environnement (Youth For Climate, initié par Greta Thunberg, et Extinction Rebellion) l’Association des amis de la génération Thunberg (AAGT).

S'appuyant notamment sur des bases de travail développées au sein de l'Institut de Recherche et d'Innovation (IRI), ces deux collectifs se sont donnés pour objectif de répondre à António Guterres et Greta Thunberg, en proposant des voies de bifurcation. Présentées en janvier au Club Suisse de la Presse de Genève, à l'occasion du 100e anniversaire de la création de la Société des Nations (ancêtre de l'ONU), ces propositions ont été réunies dans un ouvrage paru le 10 juin dernier aux éditions Les Liens qui Libèrent et intitulé Bifurquer. Il n'y a pas d'alternative.

L'entropie au cœur du problème

“L'une de nos thèses principales, c'est que la science et l'économie ont actuellement une matrice newtonienne, c'est-à-dire qu'elles posent le fait que les ressources sont infinies sur la planète, explique Giacomo Gilmozzi, coordinateur du collectif Internation et chargé d'expérimentation, de communication et d'édition à l'IRI. Nous pensons qu'après les travaux scientifiques et les découvertes physiques du XIXe et surtout du XXe siècles, c'est-à-dire les principes de la thermodynamique et plus précisément le concept d’entropie, il faut réactualiser notre point de vue scientifique sur le monde pour changer notre façon de concevoir l'économie.”

La notion d'entropie est donc essentielle dans la réflexion menée par le collectif Internation et l’AAGT. Au cœur des travaux du philosophe Bernard Stiegler, co-fondateur des deux groupes et directeur de l'IRI, elle désigne le phénomène de dissipation irréversible de l’énergie en tant que loi physique, mais aussi la “tendance à la désorganisation et à la déstructuration” en tant que concept fondamental pour comprendre l'évolution du monde industrialisé.

Les systèmes sociaux pris de vitesse par la disruption

“Le constat de départ, précise Giacomo Gilmozzi, c'est que l'Anthropocène peut être interprétée comme 'entropocène', c'est-à-dire comme une augmentation de l'entropie sous toutes ses formes : thermodynamique (réchauffement climatique), biologique (perte de biodiversité) et informationnelle (perte de confiance dans les institutions), ce qui renvoie à la façon dont les systèmes techniques ont évolué, notamment grâce à et à cause des technologies numériques.”

“Le tout dans un état de disruption permanente, qui ne permet pas aux systèmes sociaux de se reconfigurer pour mieux répondre aux ‘effets collatéraux’ de l’innovation permanente, poursuit le chercheur, philosophe de formation. Les lois et les institutions publiques sont prises de vitesse par rapport à la disruption technologique et au changement économique. Tout cela crée ce qui a été appelé la ‘post-truth era’, que l'on peut définir comme une époque sans orientation. Auparavant, cette orientation était donnée par des institutions très spécifiques, qui ont été court-circuitées par certaines dynamiques de la globalisation et du marketing, perdant ainsi leur crédibilité.”

“Des savoirs qui étaient propres aux hommes sont désormais externalisés dans des machines”

Une lacune particulièrement problématique à l'heure où les défis posés par l'Anthropocène nécessitent justement une transformation globale. “Pour véritablement sortir de l'Anthropocène et limiter le désastre annoncé du changement climatique, il faut créer une nouvelle rationalité économique, c'est-à-dire lutter contre le court-termisme, changer les critères qui sont à la base de la création de la valeur pour créer des nouvelles formes de comptabilité”, confirme Giacomo Gilmozzi.

Pour lutter contre l'entropie, l'objectif est aussi de sortir de la logique prolétarisante de l'industrie, “qui détruit systématiquement les savoirs en hyper-spécialisant dans des tâches très simples les travailleurs, qui perdent la vision de la totalité de leur travail”, comme le souligne le chercheur. “Des savoirs qui auparavant étaient propres aux hommes sont désormais externalisés et automatisés dans des machines. Il y a donc à la fois l'enjeu de l'industrie, mais aussi celui de la technique. À l'âge de l'Anthropocène, il faut repenser tout cela et le collectif Internation s'est donné cet objectif.”

“On ne veut pas proposer un modèle par excellence”

Les solutions prônées par ce dernier sont donc nécessairement politiques. “Les travaux du collectif Internation et le livre Bifurquer exposent des thèses scientifiques et académiques, mais aussi et avant tout un projet politique profond de refondation des économies politiques et industrielles, confirme Victor Chaix, membre fondateur et animateur de l’AAGT, étudiant et activiste au sein d'Extinction Rebellion. L'idée, c'est d'exposer des méthodes, on est assez humbles sur le fait qu'on ne veut pas proposer un modèle par excellence pour tous les types de territoires.”

Ces méthodes sont celles de la recherche contributive. “Tout le monde porte un certain type de savoir, pose Giacomo Gilmozzi. C'est pourquoi nous faisons des ateliers de recherche théoriques et pratiques en y associant les acteurs locaux (habitants, chercheurs, associations, acteurs privés et publics) pour essayer de résoudre des problèmes spécifiques à un territoire. Nous pensons que la lutte contre l’augmentation de l’entropie (en la différant à travers des actions néguentropiques) est avant tout possible d'un point de vue local, c'est-à-dire dans une localité ouverte, à la fois en relation avec d’autres localités mais aussi avec différentes échelles de localité, de la maison privée jusqu’à la biosphère.”

“Valoriser les savoirs secrétés par les territoires et par leurs habitants”

L'objectif est ensuite de connecter les savoirs construits et accumulés dans différentes localités ouvertes. “On part des territoires, mais aujourd'hui, on a des technologies qui permettent de lier ces territoires entre eux, souligne Giacomo Gilmozzi. L'une des thèses majeures de Bifurquer, c'est la création d’une instance de l'Internation - pas obligatoirement à partir de notre collectif, d’ailleurs -, qui serait un dispositif institutionnel pour permettre l'échange des savoirs qui vont être développés dans chaque territoire.”

“L'Internation a été pensée comme une sorte d'institution globale de la science – en réarticulant à la fois le concept d’internation de l’anthropologue Marcel Mauss dans La Nation (1920) et celui de l’Internationale de la science proposée par Albert Einstein, Comment je vois le monde (1934) – qui valoriserait les savoirs secrétés par les territoires et par leurs habitants, ce qui implique que ce projet n'est pas dans une approche condescendante, technocrate et globalisante”, indique Victor Chaix.

Un territoire laboratoire en Seine Saint-Denis

“Encore une fois, on ne veut pas dire aux territoires comment ils devraient faire, c'est à eux d'élaborer par eux-mêmes, entre habitants et chercheurs, scientifiques, associatifs, politiques et acteurs économiques les modèles qui conviennent le mieux à l'avenir de ces territoires, tout en restant néguentropique, c’est-à-dire environnementalement et économiquement soutenable, ainsi que socialement désirable”, synthétise cet étudiant en sciences humaines, qui a fait une pause dans son cursus pour s'impliquer pleinement dans les projets de l'AAGT et de l'IRI.

“On s'adresse à l'ONU, mais on ne les attend pas pour mettre tout cela en pratique”, poursuit Victor Chaix. Le plus emblématique de ces projets a été lancé il y a trois ans sur le territoire de Plaine Commune, qui regroupe huit villes de Seine Saint-Denis. Baptisé “Territoire Apprenant Contributif”, il associe des citoyens, des chercheurs et des acteurs territoriaux publics et privés dans des processus de recherche contributive.

“Permettre aux habitants d'être acteurs des projets d'urbanisme”

Dans ce cadre, l'IRI travaille par exemple depuis septembre 2019 avec plusieurs partenaires, dont la Caisse des Dépôts et le Rectorat de l'académie de Créteil, sur un atelier de modélisation urbaine à destination de collégiens et de lycéens. “Son but est d’encapaciter, c'est-à-dire de transférer des compétences et des savoirs aux collégiens et lycéens de la Seine-Saint Denis, par rapport aux questions liées à l’aménagement urbain et à la citoyenneté, à l’âge des nouvelles technologies comme le Building Information Modeling (BIM)”, détaille Giacomo Gilmozzi.

“Il s'agit d'une nouvelle technologie de modélisation numérique, qui est de plus en plus utilisée dans la filière du BTP en France et à l’étranger, décrit le chercheur. Tel qu'il est pensé en ce moment, le BIM est selon nous plutôt destructeur de savoirs. Mais, comme toute technologie, nous pensons qu'il est porteur de nouveautés intéressantes, parce qu'il pourrait donner, à certaines étapes du design de l'aménagement urbain ou en général de l’espace public, la possibilité de délibérer par rapport aux constructions qui vont être faites sur le territoire, donc de permettre aux habitants d'être acteurs de ces projets et pas seulement de subir des décisions verticales.”

Un dérivé de Minecraft pour penser l'avenir de la ville

“Nous voulons ouvrir cette technologie, et pour cela, nous discutons avec Vinci et Dassault Systèmes, parce que ce sont les grandes entreprises qui sont en train de développer ces logiciels”, poursuit Giacomo Gilmozzi. Le tout dans la perspective de l'après-Jeux Olympiques 2024, avec l'objectif “d’élaborer avec les habitants, les institutions publiques et les professionnels locaux un projet urbain de reconversion du Village Olympique et Paralympique”, qui doit être érigé sur le territoire de la Seine-Saint Denis.

Pour familiariser les jeunes de la Seine-Saint Denis avec le BIM, le projet prévoit ainsi de partir d'une variante libre du jeu vidéo Minecraft, baptisée Minetest. "Dans le cadre de notre projet, nous avons adapté une instance Minetest avec 3 Hit Combo, une association qui avait lancé dans une logique similaire le projet Rennescraft, explique le coordinateur du collectif Internation". Ils ont reconstruit la ville avec ce logiciel et ils utilisent cette maquette numérique de Rennes comme support pour penser l'avenir de la ville. Nous voudrions faire la même chose en Seine-Saint Denis.”

Un revenu contributif inspiré du régime des intermittents du spectacle

“Il y a la double volonté de donner accès à certains types de savoirs, mais aussi de créer de nouveaux parcours professionnels et académiques pour des élèves qui ont pour l'instant des perspectives professionnelles assez étriquées, souligne le chercheur. Nous voulons revaloriser les filières professionnelles, à la fois pour les mettre à jour, mais aussi pour donner de véritables perspectives économiques aux territoires, c’est-à-dire à ses habitants.”

“Notre idée sur le long terme, poursuit Giacomo Gilmozzi, c'est de créer des emplois intermittents auprès des entreprises du territoire (cabinets d'architectes, filière du BTP, etc) avec un nouveau type de contrat issu de deux logiques, celle des intermittents du spectacle et celle du logiciel libre. C'est ce que nous appelons les emplois intermittents, qui devront être labellisés en tant qu’activités désirables et soutenables par le territoire et qui doivent être assurés sur une période donnée, permettant ensuite la possibilité de césures, au cours desquelles on pourra accroître son savoir en lien avec l'emploi intermittent en question. Ces périodes de césure devront être soutenues par un revenu contributif, dans le but de donner à ceux qui en bénéficient le temps d'étudier et de créer de nouveaux savoirs.”

Comment désintoxiquer les jeunes enfants des smartphones ?

Le projet du Territoire Apprenant Contributif dépasse cependant le cadre des filières professionnelles traditionnelles. “Les savoirs ne sont pas seulement académiques ou scientifiques (savoir-théoriser), ils sont aussi pratiques (savoir-faire) et caractérisent des modes de vie (savoir-vivre), indique Giacomo Gilmozzi. Cela peut aussi être par exemple la convivialité ou la manière d'être un bon parent... On travaille d'ailleurs sur ce sujet dans le cadre de ce que l'on a appelé la clinique contributive : comment être un bon parent à l'ère des écrans et des smartphones ?”

La clinique contributive est en cours depuis trois ans et prévue sur le long terme, on estime qu'il faudra dix ans pour que cela produise véritablement son effet, précise Victor Chaix. L'objectif est de désintoxiquer les très petits enfants, de 0 à 3 ans, et leurs parents des effets néfastes de la surexposition aux écrans. Ce projet associe des scientifiques issus de différents domaines, comme le biologiste Maël Montévil, la pédopsychiatre Marie-Claude Bossière ou le philosophe Bernard Stiegler, des puéricultrices et des habitants de Plaine Commune, notamment des mères de Saint-Denis et leurs bébés, qui présentent, des symptômes autistiques, du fait d’une surexposition aux écrans alors que leurs cerveaux commencent tout juste à se développer.”

“Aller chercher les causes du problème, plutôt que de simplement traiter les symptômes”

“Le modèle est inspiré de celui des alcooliques anonymes théorisé par l’anthropologue Gregory Bateson, qui postule que la meilleure manière de se désintoxiquer d'une addiction, c'est de le faire ensemble, expose l'étudiant. Il s'agit de s'émanciper, à travers le groupe et la recherche contributive, qui consiste en un partage de savoirs entre des personnes très différentes. Par exemple, notre biologiste et notre philosophe n'ont pas les mêmes savoirs, et ils n'ont pas le savoir des mères – celui d’être maman – qui est tout aussi important.”

“Ces échanges créent des dynamiques fructueuses qui, d'une certaine manière, libèrent les nœuds qui ont mené à ces addictions et à ces intoxications, affirme Victor Chaix. Même s'il faudra continuer sur le long terme à accompagner les familles qui y participent, cela produit déjà des effets profonds. L'objectif est d'aller chercher les causes du problème, ces fameux nœuds psychologiques et sociaux, plutôt que de simplement traiter les symptômes.”

La mise en réseau des savoirs comme mode de fonctionnement

Développée dans le cadre du Centre de Protection Maternelle et Infantile (PMI) Pierre Sémard à Saint-Denis, la clinique contributive a elle aussi vocation à essaimer. “Nous animons actuellement une série de séminaires à la Caisse des Dépôts et Consignations sur les questions de la recherche contributive, et on constate que ce problème de la surexposition aux écrans chez les jeunes enfants de 0 à 3 ans devient de plus en plus un enjeu de santé publique”, indique ainsi Giacomo Gilmozzi.

Pour répondre à cet enjeu, le modèle de la clinique contributive semble tout indiqué. “Il y a eu un appel à élargir ce type de pratiques dans d'autres PMI, se félicite le chercheur. L'idée sur le long terme, c'est d'essayer de mettre les savoirs qui ont été développés dans un établissement à disposition des autres, donc de mettre en réseau les différentes PMI d'un même territoire. On a là une micro-échelle du fonctionnement de l'Internation, qui pourrait mettre en lien différents territoires.”

Un dialogue avec les acteurs territoriaux pour définir les champs de travail

“Dans le cas de la clinique contributive, tout est parti de l'alerte lancée par Marie-Claude Bossière, qui expliquait qu'elle constatait une augmentation des symptômes autistiques chez de jeunes enfants en lien avec une intoxication aux écrans, informe Giacomo Gilmozzi. C'est à la suite de la mise en lumière d'un enjeu sur un territoire que l'IRI est allé donner un coup de main en mettant en pratique la méthode de la recherche contributive.”

“Il y a toujours une enquête de terrain réalisée au préalable par les chercheurs et les scientifiques auprès des populations, pour mettre en lumière ces problématiques territorialisées”, précise Victor Chaix. “On peut donc aussi partir de l'étude d'un territoire et ensuite mettre en place un partenariat avec les acteurs territoriaux pour définir un champ de travail, complète Giacomo Gilmozzi. C'est comme cela que nous avons procédé pour le chantier de l'urbanité numérique.”

De nouveaux Territoires Apprenants Contributifs en développement

“On ne peut pas simplement être des ‘ZAD d'expérimentation territoriale’, il faut essayer de passer l’échelle, reconnaît le chercheur. Une institution comme l'ONU peut apporter un soutien supranational solide à ces localités ouvertes et nous aider à porter ce type de méthodes un peu partout dans le monde. C'est pour cela qu'on a adressé une lettre à Guterres, en essayant de dégager certains types de financement pour les territoires. Avec la création d’une institution comme l'Internation qu’on appelle de nos vœux, on pourrait espérer passer de l'échelle territoriale à l'échelle biosphérique.”

Pour l'heure, le collectif Internation et l’AAGT se concentrent sur le développement de nouveaux Territoires Apprenants Contributifs en réseau en différents endroits du globe (Irlande, Corse, Croatie, Îles Galapagos...). Avec toujours l'objectif d'“adopter les nouveautés technologiques de manière intelligente – et non pas de s’adapter à elles – pour produire quelque chose de positif avec et pour les territoires.”

“Nous savons que nous sommes un peu David contre Goliath”

“Depuis l’invention du marketing par le neveu de Sigmund Freud, Edward Bernays, il y a un siècle, une dynamique de consommation passive des produits s'est installée et nous, nous essayons d'instaurer une contre-dynamique qui tende vers une pratique active des outils, qu'il s'agisse d'urbanisation, des smartphones ou autres, résume Victor Chaix. C'est assez compliqué parce que ça va à contre-courant de toute une culture de la consommation, mais aussi parce que notre modèle s'appuie beaucoup sur l'idée du temps libéré, et précisément, libérer du temps est quelque chose d'assez difficile à l'heure actuelle.”

“Nous savons que nous sommes un peu David contre Goliath, que nous sommes engagés dans un rapport de force qui paraît impossible à renverser, reconnaît le membre d'Extinction Rebellion. Cela dit, nous sommes persuadés que l'objectif mérite notre investissement et que des bifurcations peuvent s'opérer dans un système dynamique qui tend vers l'entropie et le chaos. A un certain moment, de manière imprévisible et incalculable, un élément qui sort de ce système peut faire bifurquer cette tendance et ainsi permettre à la vie d’éviter une extinction précoce...”