Les échographies dites de plaisir sont-elles illégales et dangereuses pour la santé ?

Certaines femmes se laissent séduire par des échographies non nécessaires. Un dispositif qui n'est pas forcément sans risque.

Aujourd'hui, ces échographies sont réalisées par des personnes qui ne sont pas des professionnels de santé (Getty Images)

L'échographie permet de s'assurer du bon déroulement de la grossesse et d'identifier de possibles anomalies, de vérifier la position du bébé... Il y en a trois à réaliser à différents moments. Mais, certains établissements proposent également des échographies dites de plaisir. Elles promettent de découvrir le visage de l'enfant à naître ou de connaître rapidement le sexe.

Aujourd'hui, ces échographies sont réalisées par des personnes qui ne sont pas des professionnels de santé. Le 26 octobre dernier, la sénatrice du Nord, Marie-Claude Lermytte a posé une question au ministre de la Santé afin de confirmer - ou non - la légalité de cette pratique. "De plus en plus de femmes recourent à des échographies dites de confort afin de connaitre le sexe du foetus ou de constituer un premier album de l'enfant à naitre et cela pour un prix accessible de l'ordre de 80 euros. Cette pratique qui tend à se développer auprès d'entreprises privées d'échographie serait contraire au décret n° 2077 91 du 26 janvier 2017 relatif à la restriction de la vente ou utilisation des échographies", a débuté la sénatrice.

Et de compléter : "Dans certains cas, ces images peuvent inquiéter les parents qui se rendent dès lors aux urgences alors qu'ils ne disposent pas de la compétence pour interpréter et analyser s'il existe un danger réel pour le foetus. À ce jour, personne n'est en mesure d'affirmer si ces échographies sont légales et si seuls les médecins et les sages femmes, sous certaines conditions, sont habilités à procéder à ces examens".

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Attention aux ultrasons

Citée par BFM TV, Sandrine Brame, vice-présidente du conseil national de l'Ordre des sages-femmes dénonce un "exercice illégal du métier de médecin et de sage-femme". Auprès du site d'information en continu, Philippe Bouhanna, médecin, spécialisé en échographie fœtale et en médecine fœtale, et président de la commission échographie du Collège national des gynécologues et obstétriciens français (CNGOF) confirme la dangerosité de cette pratique : "J'ai déjà reçu des patientes paniquées après avoir réalisé ce type d'échographie. (…) Si, au moment de l'échographie, la main du fœtus se trouve devant le nez, cela crée un cône d'ombre, comme un trou noir. C'est ce qu'on appelle des faux positifs. Je suis habilité à les détecter, pas ces personnes".

Les professionnels de santé pointe également des risques "potentiels" d'exposition du cerveau du foetus à une importante quantité d'ultrasons.

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