Durcissement en Allemagne envers les demandeurs d'asile suspects

Dans un camp d'enregistrement à Erding près de Munich. L'Allemagne a expulsé dix personnes jugées potentiellement dangereuses depuis le mois de janvier, conséquence du durcissement appliqué envers les demandeurs d'asile après l'attentat au camion-bélier commis en décembre à Berlin. /Photo prise le 15 novembre 2016/REUTERS/Michael Dalder

BERLIN (Reuters) - L'Allemagne a expulsé dix personnes jugées potentiellement dangereuses depuis le mois de janvier, conséquence du durcissement appliqué envers les demandeurs d'asile après l'attentat au camion-bélier commis en décembre à Berlin, apprend-on de source proche des services de sécurité. On ignore leur identité et si elles avaient entretenu des liens avec l'auteur de l'attaque contre un marché de Noël de la capitale, qui a fait 12 morts et a été commise par un Tunisien. Toutes ces personnes ont été renvoyées dans leur pays d'origine, en majorité en Afrique du Nord, dit-on de mêmes sources. L'auteur de l'attentat de Berlin, Anis Amri, avait été arrêté en août 2016 en vertu d'une demande d'extradition tunisienne portant sur une autre affaire, remontant à 2008. Mais la procédure avait été abandonnée, faute de l'envoi par Tunis des documents requis. Il avait été libéré en novembre et faisait depuis l'objet d'une surveillance. Il a finalement été tué par la police italienne quelques jours après l'attaque. Le changement de stratégie envers les demandeurs d'asile potentiellement suspects, ajoute-t-on, a été scellé le 10 janvier lors d'une réunion entre les ministres de l'Intérieur et de la Justice, Thomas de Maizière et Heiko Maas. Lors d'une visite en Tunisie au début du mois, la chancelière Angela Merkel a obtenu de Tunis le rapatriement de 1.500 migrants tunisiens ayant été déboutés de leur demande d'asile. Berlin a à cette occasion offert à la Tunisie une aide au développement de 250 millions d'euros. (Andrea Shalal, Gilles Trequesser pour le service français)