Dupond-Moretti renvoyé en procès: les syndicats de magistrats évoquent une situation "inédite"
Le futur procès du garde des Sceaux Eric Dupond-Moretti pour prise illégale d'intérêts devant la Cour de justice de la République (CJR) est une situation "inédite" qui le "décrédibilise" et qui "par ricochet, affaiblit l'institution judiciaire toute entière", ont estimé vendredi les deux principaux syndicats de magistrats.
"La situation est inédite: un garde des Sceaux en exercice sera jugé par la Cour de justice de la République pour des délits commis dans l'exercice de ses fonctions", insistent dans un communiqué commun l'Union syndicale des magistrats et le Syndicat de la magistrature, qui avaient porté plainte contre le ministre le 17 décembre 2020.
La Cour de cassation a confirmé vendredi que le garde des Sceaux Eric Dupond-Moretti serait prochainement jugé par la Cour de justice de la République (CJR) pour des soupçons de prise illégale d'intérêts, une audience inédite dans l'histoire de la Ve République aux lourds enjeux pour la majorité.
Le ministre "à la tâche"
Il n'en garde pas moins "toute la confiance" d'Elisabeth Borne à Matignon, qui "prend acte de la décision" et rappelle que le ministre de la Justice est "présumé innocent" et que les procédures judiciaires "se poursuivent en toute indépendance".
Eric Dupond-Moretti est soupçonné d'avoir profité de sa fonction de ministre pour régler des comptes avec des magistrats auxquels il s'était opposé dans sa première vie d'avocat.
"Je suis d'abord à la tâche, vous l'avez vu et puis je répondrai le moment venu", a réagi devant la presse le ministre, en visite au Pontet (Vaucluse).
Eric Dupond-Moretti avait formé sept pourvois contre la procédure et un huitième contre l'arrêt d'octobre ayant prononcé son renvoi en procès.