Les dunes de Titan, satellite de Saturne, seraient constituées de débris d’autres lunes

“Les dunes que l’on trouve à la surface de Titan, [la plus grosse] lune de Saturne, pourraient être constituées de débris de lunes plus petites, réduites en poussière après être entrées en collision avec le satellite.” C’est en tout cas l’hypothèse avancée par Bill Bottke, chercheur au Southwest Research Institute, et ses collègues lors de la conférence Lunar and Planetary Science Conference, qui se tenait du 11 au 15 mars à Houston aux États-Unis, et relayée par New Scientist.

Jusqu’à présent, les chercheurs avaient plutôt tendance à considérer que le sable de ces dunes – qui recouvrent 17 % de la surface de Titan – provenait de particules organiques de son atmosphère dense qui auraient atterri au sol. Mais des expériences en laboratoire suggèrent que ces particules sont très fragiles et qu’elles ne pourraient pas s’accumuler à la surface de l’astre pour former des dunes, rapporte l’hebdomadaire scientifique.

C’est pourquoi l’hypothèse selon laquelle le sable viendrait d’au-delà de l’atmosphère de Titan a de quoi séduire. Saturne, comme toutes les planètes géantes du Système solaire, est entourée de plusieurs satellites naturels. Ces lunes sont constituées de particules qui ont à peu près la même taille que les particules des dunes de Titan, et qui sont beaucoup plus résistantes que les matières organiques atmosphériques.

On estime qu’au début du Système solaire, ces astres, à la forme parfois irrégulière, en orbite autour des planètes se sont souvent heurtés les uns les autres, s’abîmant mutuellement et libérant d’énormes quantités de poussières. Ce serait cette poussière qui, en tombant à la surface de Titan, se serait accumulée pour constituer ces dunes bien visibles par les divers instruments. New Scientist indique :

“Si cette hypothèse se révélait exacte, il est possible que des morceaux de matériau soient restés dans l’atmosphère et qu’ils présentent des propriétés nettement différentes de celles des particules organiques qui s’y forment.”

“Il est même sans doute possible de mener l’expérience avec les données collectées par la mission Cassini-Huygens”, assure Michael Malaska, du laboratoire Jet Propulsion de la Nasa, en Californie. Et si jamais ces informations ne permettaient pas de conclure définitivement, Dragonfly, une mission de la Nasa qui devrait être lancée en 2028, devrait mettre un terme aux suppositions. Son objectif : survoler les dunes de Titan et mesurer les particules de sable qui les constituent.

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