« Dune : deuxième partie » : une sublime oasis dans le désert hollywoodien
S'il est bien un grain de sable qui nous ravit dans la triste mécanique des blockbusters américains, c'est celui de la saga Dune. Ménageant miraculeusement les attentes commerciales du studio Warner, le respect du pavé de Frank Herbert et ses propres aspirations de cinéaste, le Québécois Denis Villeneuve a su imposer une voix disruptive au pays du pop-corn levant. Après l'essai réussi du premier volet en 2021, le voilà qui transforme au centuple avec cette suite d'une écrasante beauté, dont plusieurs scènes laisseront le public mâchoire à terre par leur gigantisme.
Comme au temps de Cecil B. DeMille et de David Lean, ses modèles, le réalisateur fou de SF et de l'œuvre de Herbert (qu'il a découverte à l'adolescence) s'est fixé comme mission sacrée de livrer un hyperspectacle aux formes, textures et couleurs aussi éloignées des actuels canons hollywoodiens que la plus lointaine des galaxies. On adhère ou pas à ses partis pris narratifs et à cet univers aux tons désaturés froids comme l'acier, mais ce dernier ne ressemble en rien aux grosses machines acidulées engluant nos rétines lasses depuis trop d'années, de marvelleries laides et vaines en Fast and Furious crétinoïdes, en passant par les singeries atroces des derniers Godzilla vs Kong (nous gardons le « g » de Kong pour rester poli).
Mieux maîtrisé encore que son prédécesseur et d'une ambition visuelle vertigineuse, Dune : deuxième partie adapte la seconde moitié du premier roman du cycle entamé par Frank [...] Lire la suite