D'un parfum fleuri à celui d'une chèvre: une étude confirme le changement d'odeur des enfants à l'adolescence
C'est une ligne supplémentaire à la liste des nombreux changements qui s'opèrent pendant l'adolescence. Des chercheurs allemands de l'université Friedrich-Alexander d'Erlangen-Nuremberg ont découvert que les odeurs corporelles évoluent au cours de cette période et qu'elles peuvent s'apparenter à des odeurs de chèvre, de fromage ou encore de sueur et d'urine, selon une étude publiée dans la revue scientifique Communications chemistry le 21 mars dernier.
Pour cela, ils ont demandé à un groupe de 18 nourrissons âgés de zéro à trois ans et 18 adolescents âgés de 14 à 18 ans de dormir avec des t-shirts spécifiquement conçus pour l'étude après avoir pris une douche avec des produits non-odorants. Ils ont ensuite mené des analyses instrumentales et sensorielles sur les morceaux de cotons situés sous leurs aisselles afin de les comparer.
Sueur, urine et moisi
Les chercheurs ont identifié sur les t-shirts des adolescents deux stéroïdes absents sur ceux des nourrissons, dégageant des odeurs de sueur, d'urine, de musc et de bois de santal. La présence de certains acides carboxyliques avec des odeurs semblables à celles du fromage, du moisi, de chèvre, de poivron, de cire ou encore de prune séchée était aussi plus importante chez les adolescents. Ces différences peuvent correspondre avec les changements hormonaux qui s'opèrent à cette période.
À l'inverse, les nourrissons présentaient des niveaux plus élevés d'une cétone au parfum fleuri et savonneux.
"En conclusion, la maturation sexuelle coïncide avec des modifications de la composition chimique des odeurs corporelles", écrivent les chercheurs.
Pour aller plus loin, ils estiment qu'il serait intéressant d'étudier les parfums émanant d'autres parties du corps que les aisselles et d'interroger les conséquences de ces changements d'odeurs à l'adolescence sur les relations entre parents et enfants. En effet, de précédentes études ont montré que les odeurs corporelles des nourrissons sont jugées agréables par les mères et facilitent leur affection, quand les odeurs des adolescents sont moins appréciées.