Dublin ne veut pas "remplacer une solution qui marche par de la pensée magique"

Les négociateurs britanniques et européens ont cherché pendant deux ans des solutions alternatives au "backstop" mais n'en ont pas trouvé, a déclaré mercredi le ministre irlandais des Affaires étrangères Simon Coveney (photo), refusant de remplacer cette clause par de la "pensée magique". /Photo prise le 8 janvier 2019/REUTERS/Clodagh Kilcoyne

DUBLIN (Reuters) - Les négociateurs britanniques et européens ont cherché pendant deux ans des solutions alternatives au "backstop" mais n'en ont pas trouvé, a déclaré mercredi le ministre irlandais des Affaires étrangères, refusant de remplacer cette clause par de la "pensée magique".

"Nous avons passé deux années à chercher des alternatives au backstop et n'en avons pas trouvé", a dit Simon Coveney au lendemain du vote à la Chambre des communes, où les députés britanniques ont chargé Theresa May de renégocier cette clause.

"Nous avons déjà regardé tous ces éléments. Nous les avons testés et nous avons conclu qu'aucun ne résistait à l'examen, et à présent, nous avons une Première ministre britannique qui plaide à nouveau pour ces éléments qui ont déjà été testés", a insisté Coveney sur la chaîne irlandaise RTE.

Le backstop, ou clause de sauvegarde, est censé éviter le rétablissement d'une frontière physique entre la République d'Irlande et la province britannique d'Irlande du Nord si Londres et Bruxelles ne parviennent pas à s'entendre sur un meilleur système.

"Ce qu'on nous demande de faire, c'est de transiger sur une solution qui fonctionne et de la remplacer par de la pensée magique. C'est qu'on demande au gouvernement irlandais, et nous ne le ferons pas", a-t-il poursuivi.

Coveney a estimé en revanche qu'il était possible de modifier la "déclaration politique" pour atténuer les inquiétudes britanniques sur la backstop. Ce texte d'une trentaine de pages fixe le cadre des relations commerciales post-Brexit entre le Royaume-Uni et l'Union européenne.

(Padraic Halpin; Henri-Pierre André pour le service français)