"On a droit à la vérité": trois ans après la mort d'Elisa Pilarski, sa mère témoigne sur BFMTV

"On a droit à la vérité": trois ans après la mort d'Elisa Pilarski, sa mère témoigne sur BFMTV

Trois ans après la découverte du corps d'Elisa Pilarski dans une forêt de l'Aisne, lardé de morsures de chien, sa mère, Nathalie Labastarde, évoque son émotion ce dimanche sur BFMTV. "C'était ma fille unique. Elisa était une enfant très souriante, heureuse de vivre, qui adorait les animaux." Il lui semble qu'une "éternité" s'est écoulée depuis la mort de sa fille.

"Sa date de naissance est encore plus difficile. Ces jours-là, on se blinde, je me réfugie dans le travail, je vois du monde. On apprend à gérer sa douleur, son deuil, mais par moments, il suffit d'un petit quelque chose pour se retrouver au fond du seau", raconte-t-elle.

Le 16 novembre 2019, la Béarnaise âgée de 29 ans décide d'aller promener le chien de son compagnon, un américain pitbull terrier nommé Curtis, dans la forêt de Retz. Son corps est retrouvé lardé de morsures, des blessures auxquelles elle n'a pas survécu, alors enceinte de 6 mois.

Un long débat judiciaire s'engage alors pour déterminer si le chien était responsable de ces morsures, ou bien d'autres chiens présents pour une chasse à courre dans la forêt à ce moment-là. Ces derniers ont été mis hors de cause: les expertises montrent que les morsures correspondent bien aux crocs de Curtis, comme le montre un nouveau rapport rendu public cette semaine.

"On s'est fait avoir"

Trois ans après le début des investigations, Nathalie Labastarde dit être "à 99%" convaincue que les faits se sont déroulés comme tels: "Elisa promenait Curtis dans la forêt, et ils ont entendu des chiens de chasse à courre, du bruit, des aboiements, Elisa a eu peur, Curtis aussi. Il a peut-être tiré sur sa laisse, elle a voulu le retenir. Est-ce qu'elle a voulu le prendre dans les bras? Il s'est peut-être retourné contre elle. C'est un animal, et je pense que ça s'est passé comme ça."

Juste après la mort de leur fille, les parents d'Elisa Pilarski ont cependant recueilli chez eux Christophe Ellul, son compagnon, le propriétaire du chien. Aujourd'hui, Nathalie Labastarde estime avoir été trompée par cet homme. "On lui a ouvert notre maison, on lui a tout dit. Lui nous a menti et essayait tout le temps de nous rappeler les chasseurs, les chiens de la chasse à courre", déclare-t-elle.

Le doute s'installe dans son esprit "le jour où Vincent (l'oncle d'Elisa, ndlr) et Christophe sont allés chez Me Caty Richard (leur premier conseil, ndlr), Christophe s'est mis en colère et est sorti" à l'évocation d'une possible implication de son chien. "On s'est fait un peu avoir", conclut-elle.

Une très longue instruction

En 2021, le compagnon d'Elisa Pilarski, Christophe Ellul, à qui le chien appartenait, a été mis en examen pour homicide involontaire, la justice le soupçonnant d'avoir "par maladresse, imprudence, inattention, négligence ou manquement à une obligation de prudence ou de sécurité (...) involontairement causé la mort" de sa compagne.

Pourtant, lui n'en démord pas: son chien n'est pas celui qui a causé la mort d'Elisa Pilarski. Le dossier s'avère "très complexe" selon l'avocat de la mère d'Elisa, Me Xavier Terquem-Adoué. Selon lui, certains éléments sont cependant "graves et concordants", notamment un SMS de Christophe Ellul envoyé à sa compagne, lui disant: "Je le fais piquer", ainsi qu'une vingtaine de photos juste avant le drame montrant le chien non muselé.

Alors que plusieurs juges d'instruction se sont succédé dans le dossier, Me Terquem-Adoué dénonce un dossier difficile à suivre. "Nous entrons dans la 4ème année d'instruction. Ça devient compliqué de travailler dans ces conditions. (...) Je pense qu'on n'aura pas de date pour un procès avant quelques années"

"J'estime qu'on a droit à la vérité", conclut Nathalie Labastarde sur BFMTV.

Selon les informations de nos confrères de L'Oise Hebdo, le chien est toujours vivant et a été recueilli dans un chenil près de Toulouse. Il risque néanmoins d'être euthanasié.

Article original publié sur BFMTV.com