Comment les drogues psychédéliques remodèlent le cerveau

Des expériences sur des neurones in vitro montrent pour la première fois comment et pourquoi les drogues psychédéliques agissent sur la plasticité cérébrale. Une piste de traitement contre la dépression ou le stress post-traumatique.

Le mécanisme par lequel les molécules dites "psychédéliques" remodèlent les connexions neuronales dans le cerveau vient d'être élucidé. Une percée scientifique potentiellement importante, alors que la recherche en psychiatrie autour de ces molécules est plus dynamique que jamais. Connues pour provoquer de puissantes hallucinations sensorielles, les drogues illicites comme le LSD, la DMT ou la psilocybine des champignons hallucinogènes ont montré, lors d'essais cliniques, des résultats étonnants sur des cas de dépression résistante aux traitements ou de troubles du stress post-traumatique. Durant son "trip", plus ou moins dosé, le patient est accompagné par son psychiatre, qui profite de l'état de conscience modifié pour une séance de remodelage cérébral. En France, depuis son autorisation fin 2020, la kétamine est par exemple entrée dans l'arsenal thérapeutique courant contre les formes résistantes aux antidépresseurs.

Les drogues psychédéliques agissent à l'intérieur des neurones

Mais si, par empirisme, les psychédéliques se portent à nouveau au chevet des troubles mentaux, on ne savait pas comment ces molécules induisent cette fenêtre de plasticité cérébrale, permettant à la psychothérapie de voir ses effets ainsi transformés sur les cas les plus sévères. La plasticité cérébrale est la capacité éprouvée du cerveau à réarranger ses réseaux de neurones, en faire croître de nouveaux et remodeler les connexions. L'étude publiée dans la revue Science par une équipe de l’université de Californie à Davis (Etats-Unis) montre, à partir de tests sur des neurones in vitro, que les psychédéliques ont une façon très particulière de cibler le récepteur de la sérotonine 2A (5-TH2AR) dans le cerveau.

Au contraire d'autres molécules ciblant le même récepteur mais n'induisant pas de neuroplasticité, la chimie de ces drogues leur permet de traverser la membrane cellulaire pour agir à l'intérieur des neurones. Or, les récepteurs 5-TH2AR sont plus concentrés à l'intérieur qu’en surf[...]

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