Drogues hallucinogènes : que sont les médicaments psychédéliques, désormais envisagés pour soigner ?

Médecine psychédélique ou substances hallucinogènes : ces expressions renvoient à une famille de psychotropes induisant une distorsion des perceptions sensorielles, pouvant aller jusqu’à l’impression de dissociation et de sortie de son propre corps. La psychiatrie et la recherche clinique s’y intéressent à nouveau, car on sait très peu de choses sur ces molécules pleines de promesses.

"Médecine psychédélique" ou encore "thérapies psychédéliques" : elles ont de plus en plus droit de cité dans les médias. Un témoignage patent du regain d’intérêt de la psychiatrie pour ces molécules. On assiste depuis une vingtaine d’années à des expérimentations sur des cohortes modestes de patients souffrant de dépressions sévères, de stress post-traumatiques ou encore d’addictions difficiles à traiter avec les médicaments classiques. Ces recherches modifient l’image sulfureuse de ces substances. En "remédicalisant" celles-ci, un tabou semble peu à peu se lever...

Que sont les psychédéliques ?

Le terme "psychédélique" a été forgé par le psychiatre anglais Humphry Osmond en 1956 dans une correspondance avec l’écrivain Aldous Huxley. Au nombre de ces substances, on compte des produits synthétiques comme le célèbre LSD ou l’ecstasy, et des composés naturels issus de végétaux ou de champignons:

  • la kétamine

  • le LSD ou acide lysergique diéthylamide

  • le MDMA appelé également ecstasy

  • des champignons du genre Psilocybine,

  • l’ayahuasca, une décoction végétale à base de de plantes amazoniennes, contenant de la diméthyltryptamine (DMT)

  • l’ibogaïne, substance tirée d’un arbre africain, l’iboga.

  • la mescaline, alcaloïde tiré du peyotl, un cactus originaire du nord du Mexique.

Leur prise induit des hallucinations visuelles et auditives et un état modifié de la conscience. Perceptions, sentiments et pensées sont profondément altérés. Il est difficile de prédire les effets obtenus d’un patient à l’autre. Autre constat relaté par les chercheurs et cliniciens, c’est l’absence ou la faiblesse d’un effet addictif de certaines de ces molécules (MDMA et kétamine ne rentrent pas dans cette catégorie), contrairement à d’autres classes médicamenteuses comme les opioïdes, ou substances comme l’alcool et la nicotine.

Toutes ces substances sont interdites et considérées illicites en France depuis 1966, le pays étant l’un des premiers à les interdire. Quelques années plus tard, c’est au niveau m[...]

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