"Aussi dramatiques que les attentats": Yannick Alléno plaide pour la création d'un délit d'homicide routier

"Aussi dramatiques que les attentats": Yannick Alléno plaide pour la création d'un délit d'homicide routier

"On revient un an en arrière. Ce sont des accidents aussi dramatiques que les attentats", estime le chef cuisinier, Yannick Alléno, dont le fils de 24 ans a été percuté mortellement par un chauffard alcoolisé et sous stupéfiants, le 8 mai 2022. Invité sur le plateau de BFMTV, le chef multi-étoilé, a pris la parole sur les récents accidents mortels sur la route, réclamant des mesures juridiques et un accompagnement pour les familles des victimes.

"Ce sont 708 gamins qui partent tous les ans en France. Et au-delà des gamins, c'est des familles qui sont détruites. Les enfants à venir de ces jeunes policiers vont se retrouver avec des vies fracassées parce qu'il y en a un, un jour, qui a décidé de prendre de l'alcool, de la drogue puis sa voiture", a-t-il déclaré.

Aider "les co-victimes"

Si Yannick Alléno a créé l'association Antoine Alléno, du nom de son fils, en septembre 2022, c'est avant tout pour "venir en aide aux co-victimes", c'est-à-dire les proches de la victime. "Quand un attentat arrive, il y a toute une chaîne d'avocats, de psychologues, de prise en charge qui se met en place. Ce que n'ont pas aujourd'hui les gens dans ma situation", regrette-t-il.

"Ceux qui restent, c'est important de les considérer. On donne tout aux gens qui font des méfaits, ils ont le droit à tout, l'avocat, les psychologues, les docteurs, tout, et les gens qui restent n'ont rien, aucune considération", poursuit-il, dénonçant par exemple l'absence de séance de psychologue gratuite.

Un délit "d'homicide routier"

Depuis ce drame du 8 mai 2022, Yannick Alléno milite pour le durcissement des sanctions, notamment la création d'un délit "d'homicide routier". "Un homicide routier, c'est quoi? C'est un individu qui consomme de l'alcool ou de la drogue au-delà des seuils autorisés par la loi. Personne ne l'a forcé à consommer quoi que ce soit. Ce même individu rentre dans son véhicule, personne de l'a forcé à rentrer dans son véhicule. Il tourne la clé et démarre. Sous l'emprise de stupéfiants, il tape quelqu'un et le tue. Il y a une action volontaire depuis le début", poursuit-il.

"Entendre dire que votre enfant est mort d'un acte involontaire, c'est insupportable", explique Yannick Alléno au micro de BFMTV.

Actuellement, la loi prévoit une peine de 7 ans d'emprisonnement et 100.000 euros d'amende pour l'auteur d'un accident mortel sous l'emprise d'alcool ou de stupéfiants ou à 10 ans d'emprisonnement et 150.000 euros d'amende quand il a été commis avec une autre circonstance aggravante.

Mais les peines prononcées sont généralement moins sévères. "Nous voulons que ces actes-là ne soient pas de simples faits divers", réclame Yannick Alléno. "Quand vous perdez un enfant, vous prenez perpétuité".

Article original publié sur BFMTV.com