Drague : la complainte des Français exilés en Allemagne (mis à jour)

Après des années de « râteaux et de souffrance » ( ! ), le journaliste français Alain-Xavier Wurst -par ailleurs blogueur sur Rue89- a décidé de publier un réjouissant brûlot sur la femme allemande, intitulé « Zur Sache, chérie… » (« A propos, chérie »). Les étrangères vivant outre-Rhin -et j'en fais malheureusement partie- sont confrontées aux mêmes rebuffades.

Les mâles germains se montrent timides, froids, voire muets. L'autochtone s'aventure rarement à aborder une congénère féminine en dessous de deux grammes d'alcoolémie.

Le rencart ultime ? Mater la série « Tatort » (série policière du dimanche diffusée depuis quarante ans) devant un litron de bière au café du coin. Et cela peut durer : passif et pensif, le Teuton préfèrera s'immoler au Jägermeister (une liqueur) en citant Schopenhauer, plutôt que d'avouer ses sentiments.

Et si, par miracle, vous parvenez à en ferrer un, courage avec les phobiques de l'engagement ! A Berlin, capitale européenne de la « hype arty », il est un mot maudit que personne ne doit jamais prononcer, sous peine d'être transformé en döner kebab : c'est le terme « beziehung », c'est-à-dire « relation ».

Lors des soirées (cul)turelles à Kreuzkölln (quartier berlinois qui monte), parler de « relation » est plus tabou qu'évoquer ses escapades « Gruppensex » dans le Brandebourg. Voire ses virées sexe illimité dans les « bordels » à bas prix sur les bords de la rivière Spree.

= « Mais quand donc quelqu'un m'aimera-t-il enfin ? » =
Revenons à la case drague. Selon une enquête du Times, les Allemands considèreraient le badinage précoïtal comme un sport extrême. Prise de risques, montée d'adrénaline et peur de se ramasser : prendre l'initiative de la conquête relèverait à leurs yeux de la pure folie.

Le groupe pop à succès Wir Sind Helden l'a chanté en premier avec « Aurélie », son tube narrant les frustrations d'une jeune Française à Berlin. Quelle exilée ne s'est pas identifiée à Aurélie et à sa solitude ?

« Aurélie, ça ne marche jamais comme ça. Tu attends beaucoup trop, les Allemands flirtent subtilement.

Mais Aurélie ne comprend pas. Elle se demande chaque soir : “Mais quand donc quelqu'un m'aimera-t-il enfin ? ”. »

Aucun clin d'œil, pas d'invitation, zéro compliment, zéro pas de libertinage. En clair, quand un Allemand est intéressé, il ne fait rien. Nada, ...