Dans la tête du « forcené des Cévennes », condamné pour double meurtre

Hélène Mordaq et Florence de Prato, avocates de Marcone.  - Credit:Henri Frasque.
Hélène Mordaq et Florence de Prato, avocates de Marcone. - Credit:Henri Frasque.

« J'assume ce que j'ai fait. Je regretterai toute ma vie ce que j'ai fait et je ferai ce qui aura été décidé, par rapport à tout... » Au dernier jour de son procès pour un double assassinat devant la cour d'assises du Gard, Valentin Marcone a adressé, de sa voix monocorde et fluette, ses « regrets » aux veuves de ses deux victimes, qui lui font face depuis quatre jours.

Sans convaincre visiblement Camille Desort, confrontée, comme tous les acteurs du procès, aux mystères de ce jeune homme frêle et introverti, à l'allure bien sage, qui a 32 ans mais en paraît 20. La veuve de Martial Guérin aurait voulu « avoir une explication ». Comprendre pourquoi son compagnon, ouvrier à la scierie des Plantiers, a été froidement abattu d'un coup de pistolet Sig Sauer par son collègue Valentin Marcone, au matin du 11 mai 2021. « Cette idée de me dire qu'il a été tué par hasard, juste parce qu'il était là, c'est horrible », lance cette grande femme aux cheveux longs, qui n'aura pas l'enfant dont elle rêvait avec l'homme « généreux » dont elle partageait la vie depuis dix ans.

« Une technique militaire utilisée pour tuer »

Fiona Teissonnière, veuve du patron de la scierie Luc Teissonnière, et ses deux enfants auraient voulu comprendre, eux aussi, pourquoi leur mari et père bien aimé a été abattu quelques secondes avant Martial Guérin. Deux tirs rapprochés dans la tête de ses victimes, selon une « technique militaire utilisée pour tuer », selon Julien, le neveu de Luc Teissonn [...] Lire la suite