Le “double jeu” de Macron au Maroc

“Avec son ambivalence et ses postures contradictoires, le président français aggrave la crise qui sévit entre Rabat et Paris. Les relations entre les deux pays n’ont jamais été aussi glaciales”, estime l’hebdomadaire marocain TelQuel, qui titre à la une de son édition du 10 mars : “Maroc-France : le double jeu de Macron”.

Selon le magazine, les relations entre les deux pays ont commencé à se détériorer depuis l’arrivée au pouvoir du président Macron, en 2017.

En décembre 2022 pourtant, tout le monde croyait à une embellie des relations entre Rabat et Paris à la suite de la visite de Catherine Colonna, ministre de l’Europe et des Affaires étrangères française, qui avait notamment permis de résoudre partiellement la “crise” d’octroi des visas aux Marocains.

Une autre crise, celle du vote du Parlement européen, est ensuite venue balayer définitivement les efforts diplomatiques de la fin de l’année. Le 19 janvier, le Parlement européen a en effet adopté une résolution non contraignante contre le Maroc, lui demandant notamment de “respecter la liberté d’expression et la liberté des médias”.

Le 2 février 2023, Rabat met officiellement fin aux fonctions de son ambassadeur à Paris, sans désigner un successeur.

Par ailleurs, le Maroc semble regarder d’un très mauvais œil l’effort diplomatique que déploie la France pour se rapprocher du voisin algérien.

“Paris a lancé une véritable ‘opération séduction’ à l’endroit d’Alger, multipliant les attentions sur les dossiers qu’elle sait importants pour ce pays, tels que les questions mémorielles. En ce qui concerne le Maroc, je n’ai pas constaté le même empressement à traiter des dossiers aussi essentiels pour nous, dont évidemment celui de notre intégrité territoriale”, déplore Abdelmalek Alaoui, président de Guepard Group, cabinet de consulting en affaires publiques et président de l’Institut marocain d’intelligence stratégique.

“Si la France avait une politique étrangère au Maghreb, elle ne serait pas dans cette situation totalement inédite où ni Rabat ni Alger n’ont d’ambassadeur à Paris en ce moment. Du jamais-vu sous la Ve République”, ajoute Abdelmalek Alaoui.

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