Dos Santos s’en va, une page se tourne en Angola

José Eduardo dos Santos a dirigé l’Angola pendant près de 40 ans, ce qui en fait l’un des règnes les plus longs du continent africain. A 74 ans, l’homme, diminué par la maladie, a décidé de tirer sa révérence. Il laisse derrière lui un pays en proie à une grave crise économique, conséquence de la chute des cours du pétrole, la principale source de revenus de l’Angola. Des richesses qui n’ont profité qu‘à une minorité de la population, en premier lieu au tout-puissant président et à son entourage, dénoncent ses détracteurs. Indépendance de l’Angola et guerre civile Issu d’un milieu modeste, José Eduardo dos Santos participe activement, dès les années 1960, à la lutte contre la domination coloniale portugaise, en rejoignant le MPLA, le “Mouvement populaire pour la libération de l’Angola”. Lors de l’indépendance du pays en 1975, il devient le ministre des Affaires étrangères et numéro deux du premier président angolais, Agostinho Neto. A sa mort, quatre ans plus tard, Dos Santos est propulsé mécaniquement à la tête de l’Angola, qui est alors miné par des luttes intestines. Il reçoit le soutien de Cuba et de l’Union Soviétique, alors qu’un conflit meurtrier oppose son parti, le MPLA, à l’UNITA, “l’Union nationale pour l’indépendance totale de l’Angola”, la principale formation d’opposition, soutenue par l’Afrique du Sud et les Etats-Unis. Cette guerre civile s’étalera sur près de trente ans. Un accord de paix en 1992 débouche sur des élections législatives et présidentielles. José Eduardo dos Santos remporte le premier tour, mais est accusé de fraude par son rival Jonas Savimbi. Le scrutin est alors annulé, l’accord de paix enterré. Le conflit redouble de violence. Il fera près de 500.000 morts, selon les estimations, et environ un million de déplacés. Accord de paix et renforcement des pouvoirs du président La mort de Jonas Savimbi en 2002 va contribuer à la fin de la guerre civile. Ce succès militaire permet à Dos Santos d’asseoir son pouvoir sur l’Angola. En 2003, il est réélu à la tête du parti au pouvoir. Mais l‘élection présidentielle est repoussée, tout comme les législatives qui auront lieu finalement en 2008. Large vainqueur du scrutin, le MPLA modifie alors la Constitution qui renforce les pouvoirs du président, lequel parade au côté des puissants. Après quasiment 38 ans d’un règne sans partage, qu’il a jugé lui-même “trop long”, le président annonce sa retraite politique. Une page d’Histoire se tourne en Angola. Avec AFP