Dorothy Malone, le vent l'a emportée

L'actrice Dorothy Malone, lors de son mariage avec Jacques Bergerac, le 2 juillet 1959 à Hong Kong.

L'actrice américaine, âgée de 93 ans, est décédée vendredi à Dallas. Née au milieu des tornades, elle avait traversé tous les genres hollywoodiens, de chefs-d'œuvre tel «Ecrit sur du vent» de Douglas Sirk à «Basic Instinct».

Dans les années 50 il y avait deux noms sur les affiches de cinéma qui ne manquaient d’attirer les curiosités, ou plus : Virginia Mayo et Dorothy Malone. Elles sont toutes deux dans la Fille du désert mais Dorothy n’est pas la fille du désert, jouant au contraire la fille de fermier gâtée. C’est bien une exception, parce qu’avec ses foulards noués serrés autour du cou et ses cols de corsages relevés, elle était plutôt abonnée aux femmes dessalées – l’archétype étant l’inoubliable nymphomane et survireuse Marylee Hadley, qui donnait tant de mal à Rock Hudson dans Ecrit sur du vent (Douglas Sirk, 1956).

Malone est décédée vendredi à Dallas à l’âge de 93 ans, et avec elle disparaît une des dernières figures du cinéma classique hollywoodien. Née à Chicago mais élevée au Texas, Dorothy Eloise Maloney a connu très tôt les tornades et les tragédies : deux de ses sœurs mortes de polio, un frère frappé par la foudre. Repérée dans une pièce scolaire, elle fait son premier film à Hollywood en 1945 dans Too Young To Know, mais on la remarque surtout chez Howard Hawks un an plus tard lorsqu’elle joue la fille délurée du libraire dans le Grand sommeil. Bogart est en planque pour surveiller les allées et venues de Geiger, le libraire pas catholique en face, et pour gagner du temps pose des colles bibliophiles à Dorothy, qui passe le test avec mention, sort le Grand Dad et les gobelets, tire le store avec l’écriteau «FERMÉ». «Why don’t you stay a while ?» Ça et les lunettes, nous étions déjà fondus.

A part le film de pirates, elle a fait tous les genres, surtout des westerns, mais Written on the Wind et la Ronde de l’aube, les deux mélos échevelés qu’elle fait sous la direction de Sirk au milieu des années 50 avec Rock Hudson et Robert Stack, la fixe à (...) Lire la suite sur Liberation.fr

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