A Donges, "l’arrêt conjoncturel" de la raffinerie Total inquiète ses salariés

A DONGES, "L’ARRÊT CONJONCTUREL" DE LA RAFFINERIE TOTAL INQUIÈTE SES SALARIÉS

par Guillaume Frouin

DONGES, Loire-Atlantique (Reuters) - Touchée par le ralentissement de la consommation de carburant, la raffinerie Total de Donges, en Loire-Atlantique, va stopper sa production ce mardi 1er décembre après-midi "dans l’attente de meilleures conditions économiques", une perspective qui inquiète les syndicats.

La CGT et la CFDT redoutent que cet arrêt "conjoncturel" se transforme en arrêt définitif, comme cela avait été le cas pour la raffinerie des Flandres, à Dunkerque (Nord), en 2010.

Ce lundi matin, 90% des salariés qui prenaient leur service ont répondu à l’appel à la grève reconductible lancé par les deux syndicats en amont de la réunion extraordinaire du Comité social et économique (CSE) de la raffinerie, a dit à Reuters Fabien Privé Saint-Lanne (CGT).

"On va vider nos stocks tout en continuant à alimenter les consommateurs, ce qui veut dire que Total est en train de créer les conditions préalables à l’importation de produits étrangers", pense le délégué syndical.

"Nos sous-traitants et intérimaires vont être la première variable d’ajustement. Ce n’est pas le même contexte qu’à Dunkerque, mais chat échaudé craint l’eau froide", ajoute-t-il.

Total, de son côté, justifie l'arrêt "pour les mois à venir" de la raffinerie de Donges par la "très forte dégradation des marges de raffinage" liée à la pandémie du Covid-19.

Cet arrêt "n’entraînera aucun chômage partiel", insiste-t-on au sein du groupe, puisque les salariés "poursuivront la surveillance des unités" et "réaliseront des travaux d’inspection et de maintenance".

Une nouvelle réunion extraordinaire du CSE doit se tenir le 10 décembre.

L'"arrêt conjoncturel", poursuit la direction, ne remet pas non plus en cause le projet de modernisation de la raffinerie, un investissement de 450 millions d’euros.

(Édité par Henri-Pierre André)