Donald Trump, en procès pour diffamation contre E. Jean Carroll, se défend en trois minutes

L’ex-président, candidat à la présidentielle 2024, était limité dans son temps de parole. Le juge craignait des dérapages verbaux.

ÉTATS-UNIS - Trois questions, moins de cinq minutes. Donald Trump s’est défendu ce jeudi 25 janvier au procès en diffamation intenté à New York par l’autrice E. Jean Carroll, mais sa liberté de parole était strictement limitée par le juge, pour éviter tout dérapage verbal.

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Dans une ambiance lourde, face aux neuf jurés et à son accusatrice, qui l’avait accusé de viol et l’avait fait condamner au civil en 2023 pour agression sexuelle, l’ancien président des États-Unis n’a été autorisé qu’à des réponses par oui ou par non, aux trois questions posées par son avocate Alina Habba.

Le grand favori de la primaire des républicains pour la présidentielle de 2024 a simplement pu confirmer, à « 100 % », sa déposition durant la procédure. Et il a indiqué par un « oui » qu’il avait tenu les propos visés par la plainte, en juin 2019, pour se défendre des accusations de viol que venait de lancer, pour la première fois publiquement, E. Jean Carroll dans un livre.

« Elle a dit quelque chose que j’ai considéré comme faux », a-t-il tenté de développer, avant que le juge Lewis Kaplan ne le coupe immédiatement. « M. Trump, baissez d’un ton », lui avait-il intimé un peu plus tôt, alors qu’il imposait le cadre de la déposition à l’avocate.

« Ce n’est pas l’Amérique »

Mercredi soir, sur sa plateforme Truth Social, Donald Trump avait lancé pas moins de 37 attaques écrites contre E. Jean Carroll, qu’il continue depuis des mois de dénigrer et d’insulter en la traitant de « tarée », à l’« histoire bidon », qu’il n’a « jamais vue de (sa) vie ».

Visiblement frustré et furieux, Donald Trump, 77 ans, a secoué la tête de dépit lorsqu’il témoignait. En tout, sa défense aura duré 3 minutes, selon l’agence Associated Press. « Ce n’est pas l’Amérique », a-t-il lâché à plusieurs reprises en sortant de la salle d’audience, au tribunal fédéral de Manhattan.

Le procès au civil oppose depuis le 16 janvier E. Jean Carroll, 80 ans et ancienne chroniqueuse de l’édition américaine du magazine Elle, à l’ancien président des États-Unis. Entre-temps, Donald Trump a été déclaré vainqueur des primaires de l’Iowa et du New Hampshire, et semble très bien parti pour obtenir l’investiture du parti pour l’élection de novembre.

La journaliste réclame 10 millions de dollars

L’autrice l’a déjà fait condamner au civil en mai 2023 à cinq millions de dollars de dédommagements pour agression sexuelle dans une cabine d’essayage d’un grand magasin new-yorkais en 1996 et déjà une première fois pour diffamation pour des propos tenus en 2022, un verdict rendu à l’unanimité par un jury populaire.

Mais elle avait déjà porté plainte pour diffamation en 2019, quand Donald Trump, pour démentir les accusations de viol, avait affirmé qu’elle avait tout inventé pour « vendre un nouveau livre ». La procédure avait été retardée mais ce second procès a été maintenu et E. Jean Carroll réclame plus de 10 millions de dollars pour préjudice moral et professionnel.

Le juge Kaplan, qui avait présidé le premier procès, avait ordonné que le second ne porte que sur les propos de Donald Trump et pas sur les accusations de viol. Les débats au procès intenté par E. Jean Carroll doivent se terminer vendredi par les plaidoiries finales, avant que le jury ne se retire pour délibérer.

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